Caricatures du prophète Mahomet : un livre interdit à Singapour

Les autorités singapouriennes ont annoncé lundi l’interdiction d’un livre traitant de la censure des caricatures jugées « offensants » et contenant les caricatures du prophète Mahomet, précédemment publiées par le journal de bande dessinée français Charlie Hebdo. L’agence gouvernementale chargée de superviser les médias et les publications, Infocom Media Development Authority (IMDA), a annoncé l’interdiction de vente du livre intitulé « Lignes rouges: caricatures politiques et lutte contre la censure ».

La commission a qualifié le livre d’offensant puisqu’il contient des caricatures du Prophète, qui ont été publiées par Charlie Hebdo et ont déclenché des manifestations de masse et des actes de violence il y a quelques années. La commission a expliqué que « les caricatures offensantes de Charlie Hebdo sont apparues pour la première fois en 2006 et ont été largement considérées comme irresponsables et racistes ». L’autorité a également indiqué que le livre contient des citations offensantes pour le christianisme et l’hindouisme.

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Une amende de 3 700 dollars

Quiconque importe ou vend l’ouvrage est passible d’une amende de 5 000 dollars singapouriens (3 700 dollars US) et d’une peine d’un an de prison. Le livre est écrit par Cherian George, professeur d’université spécialisé dans la liberté d’expression et la censure, originaire de Singapour et résidant actuellement à Hong Kong, et Sunny Liu, un créateur de bandes dessinées primé et basé à Singapour. Le livre a été publié il y a trois mois et contient des interviews de dessinateurs de plusieurs du monde qui ont été censurés.

« La liberté, nous la chérissons »

En 2015, le magazine Charlie Hebdo, qui publiait des caricatures du Prophète en 2006, a été attaqué et 12 personnes ont été tuées, dont la quasi-totalité de la rédaction de son siège à Paris. Des manifestations de masse ont eu lieu au Moyen-Orient et dans plusieurs pays d’Asie après que le président français Emmanuel Macron ait défendu le droit de publier des caricatures considérées comme offensantes, au nom de la liberté d’expression. Après l’assassinat de Samuel Paty, qui avait montré une caricature du prophète en classe, en octobre 2020, le président avait affirmé qu’ils ne reculeront pas. « La liberté, nous la chérissons ; l’égalité, nous la garantissons ; la fraternité, nous la vivons avec intensité. Rien ne nous fera reculer, jamais », avait écrit Macron Twitter.

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