Le ministre de la décentralisation Raphaël Akotègnon n’a pas apprécié l’arrêté pris par le préfet du Littoral pour réorganiser la circulation des véhicules de transport de marchandises et usagers des marchés en direction de Dantokpa. Dans un message radio, l’autorité a tout simplement sommé Alain Orounla de rapporter la décision. Ce qu’il a fait. Pour l’expert en gouvernance locale, le ton utilisé par le ministre est autoritaire, mais il en a le droit parce que le préfet n’est pas dans le même dispositif statutaire que le maire.
C’est comme « une sanction contre le préfet »
« Le préfet est une autorité subordonnée à l’autorité gouvernementale, à l’autorité ministérielle. Donc, à partir de ce moment, si le ministre constate qu’il y a eu récidive, qu’il y a eu des décisions sans s’en référer à sa hiérarchie et autres, le ministre peut changer de ton. La tonalité est un indicateur de l’agacement. On peut interpréter le ton comme une sanction. Déjà, réduire les pouvoirs réglementaires du préfet, c’est en soi une sanction contre le préfet » a déclaré Claude Djankaki dans l’entretien qu’il accordait au journal le Matinal. Quand on lui demande si Alain Orounla est en faute , il répond par l’affirmative: « Oui, il est en faute ». L’homme a cependant indiqué que cette notion de faute est relative.
« Le préfet est allé au-delà de ses attributions »
C’est le ministre de tutelle ou le gouvernement qui peut déterminer si le préfet a commis une faute ou non, a fait savoir l’expert en gouvernance locale, persuadé que le préfet est allé au-delà de ses attributions. Pour lui, Alain Orounla est intervenu dans le domaine de compétence de la commune, parce que l’organisation des gares routières, de la circulation urbaine, les transports en commun, sont des compétences communales. Ce n’est pas le préfet qui va prendre de telle décision, assure Franck Kinninvo.
« Il n’y a pas urgence »
En plus, il « n’y a pas urgence », croit savoir l’expert en gouvernance locale. Même si le préfet devrait intervenir, poursuit-il, ce serait dans un esprit de réforme qui va dans le sens où il apporte une assistance conseil à la commune de Cotonou pour bien organiser ce secteur. Franck Kinninvo pense aussi que le préfet n’a pas pris l’avis du gouvernement avant de prendre son arrêté alors qu’il s’agit selon lui, d’une « réforme sensible qui doit passer au moins au niveau ministériel si ce n’est vraiment allé vers le président de la République pour qu’il donne ses orientations et autres ».
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