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Financement de Kadhafi : gros revers pour Nicolas Sarkozy

PHOTO / PATRICK HERTZOG / AFP

Dans un arrêt rendu mercredi 1er décembre, la Cour de cassation a rejeté tous les recours qui ont été formulés par l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, au sujet de l’enquête portant sur le financement libyen présumé de sa campagne électorale de 2007. « Ni l’intérêt de l’ordre public ni celui d’une bonne administration de la justice ne commandent l’examen immédiat du pourvoi » et la « procédure sera continuée conformément à la loi » a déclaré la plus haute juridiction française dans sa décision citée par les médias français.

L’association anticorruption Sherpa pourra ainsi donc se constituer en partie civile, ce que l’ancien président avait contesté alors qu’il avait déjà rejeté en janvier, les recours formulés par l’homme d’affaires Alexandre Djouhri et l’ancien ministre Claude Guéant. L’ancien président qui a déjà deux condamnations à son actif, est soupçonné lui et ses proches, par la justice française d’avoir reçu des valises d’argent provenant du régime libyen en 2006 et 2007. Ces sommes auraient servi au financement de la campagne présidentielle de 2007. Une enquête avait été ouverte en 2013 par les juges d’instruction du parquet financier de Paris.

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« Sarkozy doit d’abord rendre l’argent qu’il a pris en Libye »

Le scandale a éclaté en 2012, après que le site d’investigation Mediapart a publié un document prétendant montrer que Kadhafi avait accepté de donner à Sarkozy jusqu’à 50 millions d’euros. En 2011, alors que les forces soutenues par l’Otan chassaient Kadhafi du pouvoir, le plus jeune fils du dirigeant libyen, Saïf al-Islam, a déclaré au réseau Euronews : « Sarkozy doit d’abord rendre l’argent qu’il a pris en Libye pour financer sa campagne électorale ». Sarkozy a rejeté les allégations comme des diatribes de loyalistes vindicatifs de Kadhafi qui étaient furieux contre l’intervention militaire dirigée par la France en Libye qui a aidé à mettre fin aux 41 ans de règne de Kadhafi et a finalement conduit à sa mort.

« Recel de fonds publics libyens »

Sarkozy a accusé la justice parisienne de le harceler. Dans tous les cas, Nicolas Sarkozy demeure mis en examen dans cette affaire, pour « corruption passive», « financement illégal de campagne électorale », « recel de fonds publics libyens » et « association de malfaiteurs ». Agé de 66 ans, Sarkozy ne bénéficie plus de l’immunité de poursuites judiciaires et est mêlé à plusieurs affaires. En septembre, un juge l’avait condamné à un an de prison pour le financement illégal de sa campagne à la réélection de 2012. En mars, il avait été reconnu coupable de « corruption et trafic d’influence » et condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir tenté de soudoyer un haut juge dans l’une des nombreuses affaires judiciaires le concernant. 

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