Le 14 décembre dernier, le Conseil d’administration du Millennium Challenge Corporation (MCC) décidait de « réduire de manière significative la part de l’investissement régional prévu qui serait faite au Bénin par le biais d’un accord de don régional ». Me Jacques Migan connu pour ses positions tranchées en faveur du régime en place trouve que cette décision du Millennium Challenge Corporation ne « peut être détachée de la position du département d’Etat américain sur les récentes condamnation de Joël Aïvo et de Reckya Madougou ».
Elle serait vue « à la Maison Blanche comme un scandale, un affront… »
En effet, Ned Price, le porte-parole de ce département critiquait une ingérence politique dans le système judiciaire pénal au Bénin. Pour Me Jacques Migan qui se confiait à la Webtv Reporter Bénin Monde, il s’agit là d’un « jugement de valeur inadmissible sur le fonctionnement judiciaire d’un Etat indépendant ». Plus loin, il dira que si l’on devrait considérer la réciprocité, une critique officielle de la justice américaine par le ministère béninois des affaires étrangères serait vue à la « Maison Blanche comme un scandale, un affront, une attaque à la dignité du peuple américain. Et c’est exactement ce que les béninois ont ressenti à la lecture de ce communiqué » croit savoir l’avocat.
« Prise en flagrant délit d’ingérence dans le fonctionnement » du MCC
Pour lui, l’administration Biden est prise en flagrant délit d’ingérence dans le fonctionnement d’un organisme indépendant qu’est le MCC. « L’influence excessive du politique a fini par compromettre l’indépendance acquise de cet emblématique organisme qui devrait rendre compte au Congrès » a réitéré ce membre du Bloc Républicain, un parti de la majorité présidentielle. Il s’étonne par ailleurs du fait que le Conseil d’administration du MCC ,ne soit pas allé dans le sens de l’inéligibilité du Bénin parce que pour lui, selon les règles de fonctionnement de cet organisme, les pays sont bénéficiaires ou ne le sont pas. En réduisant la part de financement du Bénin, le MCC a de son point de vue, créé une « catégorie de pays semi-éligible alors qu’il n’existe pas d’éligibilité à moitié ».
« Une décision subjective, surtout émotive »
L’ancien bâtonnier pense foncièrement que la décision du conseil d’administration du MCC est « subjective, surtout émotive parce que fondée sur une appréciation malsaine de l’actualité judiciaire béninoise et approximative parce que déconnectée des principes habituels de fonctionnement du MCC ». « Au Bénin, il n’y a aucun déclin de la gouvernance démocratique » a poursuivi l’avocat. Au contraire « cette gouvernance est constamment consolidée et rendue productive au bénéfice des béninoises et des béninois ».
Il a une fois encore regretté ce qu’il appelle « l’influence négative » de la politique américaine sur « les prises de décision d’un organe technique ». Cela place l’Oncle Sam « dans une position délicate quant à sa responsabilité internationale en matière de protection et de promotion des droit de l’homme » croit savoir Me Jacques Migan. Il y a une « rupture de l’égalité des chances de développement » avec les pays voisins « pour des prétextes fallacieux » a encore critiqué le membre du parti Bloc Républicain.
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