Algérie : un militaire déserteur condamné à 5 ans de prison pour terrorisme

Après avoir été remis en août 2021 par l’Espagne aux autorités algériennes, l’ex-gendarme algérien Abdallah Mohamed a été condamné mercredi 23 mars par un tribunal d’Alger à cinq ans de prison et à une amende de 300.000 dinars (environ 2000 euros). Il a été reconnu coupable d’« appartenance à un groupe terroriste qui commet des actes attentatoires à la sûreté de l’État et à l’unité nationale », selon l’agence officielle APS qui a rapporté l’information.

En novembre 2018, Abdellah s’était enfui en Espagne avec sa femme et son enfant, quittant son rôle dans la gendarmerie nationale algérienne. Il s’est installé à Alicante, dans l’est de l’Espagne, et a demandé l’asile politique en mars 2019. Pendant son exil, Abdellah a intensifié son militantisme et s’est engagé davantage à dénoncer la corruption qu’il a rencontrée dans les forces armées. 

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« Actes contraires au devoir et à l’ordre »

Il a commencé à dénoncer l’armée et le gouvernement par le biais de ses profils YouTube et Facebook et a gagné une audience importante. Cela n’a pas plu aux autorités algériennes qui l’avait inculpé militairement en mai 2019 pour « divulgation de secrets de la défense nationale… le délit de fuite à l’étranger, d’insulte à l’armée nationale, d’actes contraires au devoir et à l’ordre [et ] insultant le président de la République », selon des documents judiciaires. Un an plus tard, un mandat d’arrêt international a été émis contre Abdellah, parmi trois autres éminents détracteurs du gouvernement, pour des accusations de « terrorisme ».

Expulsion d’un autre Algérien

Le mandat accusait Abdellah de « porter atteinte à l’ordre public ainsi qu’à la sécurité et à la stabilité de l’État », ainsi que d’être impliqué dans des plans visant à exploiter le mouvement antigouvernemental Hirak algérien et à l’éloigner de son « caractère pacifique ». Actuellement, c’est un autre Algérien, Mohamed Benhalima, un ancien militaire qui est dans le viseur des autorités espagnoles qui veulent l’expulser. Toutefois, Amnesty international a invité l’Espagne à « renoncer immédiatement » à son expulsion éventuelle.

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