C’est le premier Africain à recevoir la plus haute distinction de la profession. L’architecte burkinabè Diébédo Francis Kéré a reçu mardi le prix Pritzker du meilleur architecte du monde de l’année. Pour toutes les professions, être distingué par un prix est un tremplin obligatoire vers des commandes plus prestigieuses. Et il n’y a pas de plus grand prix dans la profession architecturale que le prix annuel Pritzker. En effet, ce prix est à l’architecture ce que le prix Nobel est à la littérature.
Avec cette distinction, l’architecte d’origine burkinabé, 56 ans, recevra 100 000 dollars et une médaille de bronze. Mais le plus important, peut-être, est que son nom sera désormais gravé dans le même échelon que les anciens lauréats du Pritzker dont Philip Johnson, James Stirling, Rem Koolhaas, Zaha Hadid, Oscar Niemeyer, IM Pei, Norman Foster et Tadao Ando, pour ne citer que ceux-là.
« Il a servi de phare singulier en architecture »
« Grâce à son engagement pour la justice sociale et à l’utilisation intelligente de matériaux locaux pour s’adapter et répondre au climat naturel, il travaille dans des pays marginalisés, où les contraintes et les difficultés sont nombreuses et où l’architecture et les infrastructures sont absentes », ont expliqué les organisateurs du prix dans un communiqué. « Il a servi de phare singulier en architecture », a déclaré le jury Pritzker. Il a été reconnu pour son travail qui « autonomise et transforme les communautés à travers le processus de l’architecture ».
L’un des concepteurs du nouveau parlement du Bénin
Francis Kéré a conçu les plans architecturaux de nombreuses écoles, centres de santé et d’autres édifices à travers l’Afrique. C’est lui qui a conçu le bâtiment du parlement de son pays d’origine, le Burkina Faso, et l’un des deux qui ont conçu le nouveau parlement du Bénin. Le jury l’a félicité pour avoir développé une esthétique architecturale basée sur la réponse aux conditions climatiques locales.
Diébédo Francis Kéré est né en 1965 à Gando, au Burkina Faso, où il a grandi sans électricité ni accès à l’eau potable. Il a déménagé à un jeune âge pour devenir le seul enfant de sa famille à aller à l’école. Vingt ans plus tard, Kéré a déménagé en Allemagne, où il a finalement étudié à l’Université technique de Berlin et a obtenu en 2004 un diplôme en architecture. Après avoir terminé ses études, Kéré a choisi de retourner au Burkina Faso, où il s’est épanoui en dotant sa communauté d’infrastructures indispensables.
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