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Bénin : la fièvre des paris gagne la jeunesse

Photo d'illustration

Les jeux d’argent et de hasard ont de plus en plus de côte au Bénin. Ces jeux initiés par la loterie nationale du Bénin (LNB) s’avèrent un véritable gagne-pain pour une jeunesse ébranlée par la précarité de la vie quotidienne et le chômage. Autrefois le Pari mutuel urbain (PMU) représentait le jeu de probabilité de la LNB le plus connu. Ce jeu de prédictions monnayé sur les courses de chevaux, s’adressait aux adultes et personnes âgées. Aujourd’hui, le Loto 5/90 est devenu l’opium d’une partie de la jeunesse. A Cotonou, depuis le lancement de cette formule (Loto Star en 2004 et Loto Fortune en 2010), la ferveur a gagné les joueurs. Les sites se sont multipliés et ne cessent de gagner de nouveaux adeptes.

Chaque jour, les joueurs de dimanche ou compulsifs envahissent les kiosques. Les conducteurs de taxi-motos sont souvent les plus nombreux à tenter leur chance du fait de la raréfaction de leur clientèle. Il n’est pas rare également de rencontrer des adolescents qui y vont pour jouer pour eux-mêmes ou pour leurs parents. Car pour jouer, rien de plus simple. Il suffit d’une forme de pari : Star ou Fortune. Le joueur sélectionne ensuite ses numéros de chance. Il fait enfin sa mise qui commence à 50 FCFA et reçoit son ticket de participation. Le jeu se déroule deux fois par jour et les clients dépensent à peu près 500 FCFA, par tirage avec l’espoir de remporter une mise aussi minime soit-elle. Evidemment ce montant est une moyenne, car ceux qui passent leurs journées à jouer et à scruter les résultats après avoir parié, dépensent nettement plus.

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A l’heure des résultats à 13h dans l’après-midi ou 18 h en fin de soirée, l’adrénaline monte et les joueurs trépignent sur place. Ils n’ont plus besoin de se rendre dans un kiosque. Les résultats leurs parviennent via leur téléphone portable. Il suffit de se connecter à la plateforme de la LNB. Firmin est un jeune plombier adepte de l’église de Banamè. Pendant un an, il avait réussi à s’empêcher de fréquenter les sites de paris. Il gardait en mémoire le souvenir cuisant des sommes importantes qu’il a misé dans les jeux de hasard pendant de nombreuses années. Mais, il a replongé depuis qu’il ne gagne plus de marchés. « Chaque jour, je dois miser au moins 1000 FCFA dans le jeu. Je n’ai plus beaucoup de travail ces temps-ci et pour joindre les deux bouts, je tente ma chance », déclare-t-il sans pour autant indiquer comment il réussit à trouver de l’argent pour jouer.

Tous les soirs, il se retrouve avec d’autres amis parieurs en face du collège Le Littoral pour faire le point des résultats et des gains de la journée. Parfois les visages s’illuminent à l’écoute des résultats mais très souvent c’est la déception. Firmin affirme qu’il gagne par coup, 7500 ou 25 000 FCFA mais jamais au-delà de ce montant. Du moins, pour le moment, car il pense que la chance lui sourira un jour. Son ami peintre Alossé ne joue pas au Loto 5/90. Il préfère les paris sportifs en ligne. Pour ce faire, il s’est enregistré et ouvert un compte sur le site du bookmaker 1xBet à cause de la variété d’options de paris qu’offre cette plateforme dit-il.

Il a souvent les yeux rivés sur son téléphone portable pour faire des pronostics des matchs de football en particulier les championnats européens. Alossé a fait le choix des paris sportifs en ligne à cause de leur « réalisme » dit-il. «  Je n’aime pas beaucoup les jeux de hasard mais avec les paris sportifs je me donne plus de chance. Je suis les championnats européens, je connais les équipes et les joueurs et je peux deviner le score, le nombre de buts, de corners et autres au cours d’un match » a-t-il indiqué. L’autre avantage pour lui est la discrétion et le fait de ne pas se déplacer vers un kiosque pour jouer. Il apprécie particulièrement la modernité incluse dans les jeux de hasard qui permet de gagner de l’argent sans trop d’efforts.

Attention à l’addiction

A priori, les jeux de hasard ne montrent pas leur pouvoir destructeur sur ceux qui s’y adonnent. Lorsque l’on joue pour la première fois et qu’il gagne, il ressent du plaisir et on dit qu’il est victime de la « chance du débutant ». Mais, à force de jouer, il risque une addiction qui peut avoir de graves conséquences sur lui-même et aussi sur son entourage. Plusieurs études ont d’ailleurs démontré des troubles de santé mentale chez les accros au jeu. Pour les jeunes, l’addiction peut entraîner la baisse des résultats scolaires, des perturbations ou même le bris des relations familiales. Les problèmes financiers deviennent récurrents et peuvent entraîner les sujets à l’addiction vers des activités illicites. C’est pour éviter toutes ses déconvenues qu’il est recommandé d’avoir des comportements sains vis-à-vis des jeux d’argent. Cependant, il appartient aux pouvoirs publics de se pencher sérieusement sur la question et prendre des mesures idoines afin de protéger la jeunesse. En attendant, rien ne semble contrecarrer l’essor des paris au Bénin.

3 réponses

  1. Avatar de Dannon
    Dannon

    Marcelline

  2. Avatar de Anonymous
    Anonymous

    The youth needs schools, technical eduction and jobs, jobs, jobs. Please do not push the youth to become addicted gamblers

  3. Avatar de Paul Ahéhénou
    Paul Ahéhénou

    Les jeux de hasard n’ont jamais été et ne seront jamais ‘un gagne pain’ pour personne, encore moins pour les jeunes. C’est une calamité et un fléau dont on doit soustraire les jeunes. Que les jeunes s’y adonnent de plus en plus est mauvais signe. C’est aussi la preuve que le désespoir s’installe chez eux.

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