Le Front Polisario a décidé de suspendre les contacts avec l’actuel gouvernement espagnol suite à la position du premier ministre du pays Pedro Sanchez sur la question du Sahara occidental. C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué du Front Polisario relayé par l’agence Algérie Presse Service. « Le Front Polisario décide de suspendre ses contacts avec le Gouvernement espagnol actuel, afin qu’il se dissocie de l’instrumentalisation de la question sahraouie dans le cadre du marchandage lamentable avec l’occupant, jusqu’à ce qu’il se conforme aux décisions de la légalité internationale, laquelle légalité internationale reconnaît au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination et au respect des frontières de son pays internationalement reconnues », est-il indiqué selon l’agence Tass
De plus, le Front Polisario a déclaré avoir pris cette décision suite à « l’annonce du soutien du Gouvernement Sanchez au plan de l’occupant marocain qui vise à annexer, par la force, les territoires du Sahara occidental et à confisquer les droits inaliénables du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance » et aux « démarches concrètes prises par le Gouvernement de Pedro Sanchez dans ce sens ».
Le Front Polisario a également souligné que la décision de suspendre les contacts reposait sur « le principe que l’État espagnol a des responsabilités envers le peuple sahraoui et les Nations unies, étant la puissance administrante du territoire, des responsabilités qui demeurent ainsi imprescriptibles ».
Pour rappel, en mars, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a envoyé une lettre au roi Mohammed VI du Maroc notant que Madrid officiel « reconnaît l’importance du problème du Sahara pour le Maroc ». Le chef du gouvernement a souligné que « l’Espagne considère l’initiative marocaine sur l’autonomie (des régions sahariennes, ndlr) présentée en 2007 comme la base la plus sérieuse, réaliste et fiable pour la solution de cette question litigieuse ».
Pedro Sanchez a également attiré l’attention sur les « efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc au sein de l’ONU pour trouver une solution mutuellement acceptable » à la question sahraouie. Le premier ministre a également souligné que l’Espagne et le Maroc étaient « inextricablement liés par l’histoire, la géographie, les intérêts et l’amitié commune ».
Les autorités espagnoles n’avaient pas précédemment exprimé leur soutien à l’initiative marocaine sur l’autonomie des régions sahariennes, préconisant une solution au conflit du Sahara occidental par une voie de négociations entre les parties belligérantes dans le cadre d’un processus politique sous les auspices des Nations unies.
La situation au Sahara occidental fait l’objet d’un différend international de longue date depuis plusieurs décennies. Le Front Polisario, créé au milieu des années 1970, qui a proclamé la République arabe sahraouie démocratique, cherche à faire le Sahara occidental indépendant.
Les hostilités se sont poursuivies dans la zone de conflit jusqu’en 1991, date à laquelle une mission de maintien de la paix de l’ONU a été envoyée pour y mettre fin. Malgré de nombreuses initiatives de paix de la communauté internationale, il est impossible de régler le conflit en raison des positions opposées des parties.
Le Maroc considère que le Sahara occidental fait partie de son territoire et ne lui accorde qu’une large autonomie au sein du royaume. Le Maroc et le Front Polisario ont tenu quatre série de négociations depuis juin 2007, mais elles n’ont abouti à rien.
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