Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit « profondément consterné » vendredi par la décision du régulateur des médias maliens de suspendre définitivement la station de radio française Radio France internationale (RFI) et la chaîne de télévision française France 24. « Nous appelons les autorités militaires de transition du Mali à revenir sur cette interdiction et à permettre aux médias indépendants de travailler librement dans le pays », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse régulier à Genève.
Selon le HCDH, ces suspensions sont les dernières en date d’une série d’actions visant à restreindre la liberté de la presse et la liberté d’expression au Mali, et elles interviennent à un moment où un examen critique accru, et non moindre, est nécessaire. « Notre bureau continue de documenter de graves allégations de violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans de nombreuses régions du pays, et nous restons sérieusement préoccupés par les mesures visant à réduire davantage l’espace civique déjà limité », a fait valoir Mme Shamdasani.
Garantir la liberté d’expression et d’opinion
Selon le HCDH, un espace civique ouvert et pluraliste qui garantit la liberté d’expression et d’opinion, ainsi que la liberté de réunion et d’association, « est une condition préalable au développement et à une paix durable ». Mme Shamdasani a précisé que les suspensions ont été imposées pour la première fois par le gouvernement le 16 mars, accusant les deux médias de diffuser de « fausses allégations » sur des rapports de violations des droits de l’homme par l’armée malienne. Le 27 avril, la Haute Autorité de la Communication a annoncé que ces suspensions provisoires seraient « définitives ». Le climat actuel a un effet paralysant sur les journalistes et les blogueurs, a regretté la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
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