Le président Emmanuel Macron envisage de former un gouvernement d’union nationale après avoir échoué à obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives, a déclaré mardi le chef du Parti communiste Français (PCF), Fabien Roussel, sur LCI. « Il [Emmanuel Macron] m’a demandé si nous étions prêts à travailler dans un gouvernement d’union nationale » et si une telle initiative « était la solution pour sortir le pays de la crise« , a indiqué Fabien Roussel qui a été reçu mardi soir par le chef de l’État. Il a également noté que le président avait sollicité son opinion sur « le gouvernement, la première ministre ». « J’ai répondu que le sujet n’était pas la personne » car « ce sont les mesures qui sont importantes« . Fabien Roussel a précisé que la rencontre avait duré environ une heure et que les sujets soulevés avaient été nombreux.
« Il envisage ou la constitution d’un tel gouvernement d’union nationale s’il y avait les partis pour y participer, mais comme il envisage aussi la mise en œuvre de mesures sur différentes thématiques et de chercher les soutiens au cas par cas » sur les textes, a précisé Fabien Roussel. « Je pense que tous ces scénarios sont sur la table. » Il a souligné que la présence au sein d’un gouvernement de coalition ne serait pas « quelque chose qui nous choque ». « Nous avons déjà participé à un gouvernement d’union nationale en 1945« , a-t-il rappelé. Le général de Gaulle a alors dû confier cinq portefeuilles aux communistes qui ont obtenu la majorité au parlement.
Cependant, « cela parait compliqué de participer à un gouvernement d’union nationale à son initiative, parce que le niveau de défiance à son égard est vraiment fort », a poursuivi Fabien Roussel. « Il va donc falloir qu’il donne des gages. » Le président « cherche les voies pour sortir de cette situation politique où les Français lui ont envoyé un message » et n’ont accordé que 245 sièges aux députés de son camp, selon lui.
Changement de l’équilibre des forces
Le second tour des élections à l’Assemblée nationale s’est tenu le 19 juin. La coalition présidentielle Ensemble a obtenu 245 des 577 sièges, ce qui ne lui garantit pas la majorité absolue dont elle disposait avant les législatives. L’alliance des forces de gauche Nupes est devenue, avec 131 sièges, la deuxième force, tandis que la principale force d’opposition à droite, le Rassemblement national de Marine Le Pen, a augmenté sa présence à 89 sièges.
Après la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle d’avril, la nouvelle composition du gouvernement a été annoncée le 20 mai. Il comprenait 27 membres dont 17 ont reçu des portefeuilles ministériels. Plusieurs ministres ont été reconduits dans leurs fonctions, notamment le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ou le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti. Élisabeth Borne, ministre du Travail, a été nommée première ministre.
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