Après un procès retentissant et un retour tout aussi retentissant sans se faire arrêter, Blaise Compaoré a décidé de demander pardon au peuple burkinabè concernant le meurtre du très apprécié Thomas Sankara. Pour rappel, il avait été Condamné par contumace en avril à la perpétuité pour l’assassinat de Thomas Sankara, son ancien compagnon de lutte et aussi frère. Il n’avait pas assisté à son procès et s’était gardé de faire des commentaires publics sur sa condamnation.
« Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère et plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Sankara… J’assume et déplore du fond du cÅ“ur toutes les souffrances et les drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon » a entre autres déclaré l’ancien président âgé de 71 ans. Il avait pris le pouvoir à la suite de l’assassinat de son ami. Depuis lors plusieurs activistes, organisations et politiciens l’avaient accusé d’avoir préparé et orchestré l’assassinat de son ami avec la complicité de pays étrangers. La France avait notamment été pointée du doigt sans preuve formelle. Il avait quitté le pouvoir à la suite d’un coup d’état dans son pays. Lire ci-dessous sa lettre.
Message de son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE Ancien Président
Répondant à l’invitation de S.E.M. Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, Président du Faso, pour concertation sur la situation très difficile et délicate que connait notre Pays, ma présence parmi vous est plus qu’une joie, c’est un immense soulagement! Et pour cela, je tiens, tout d’abord à exprimer ma profonde reconnaissance aux nouvelles Autorités de la Transition de notre pays.
Mes remerciements vont également à toutes celles et tous ceux, qui y ont Å“uvré dans le silence. individuellement ou collectivement, pour permettre l’avènement de ce jour. Permettez-moi aussi de saisir l’opportunité de ce message pour remercier, tout spécialement depuis Ouagadougou, Son Excellence Monsieur Alassane Dramane OUATTARA, Président de la République sÅ“ur de COTE D’IVOIRE et son Gouvernement, pour toutes les commodités mises en Å“uvre afin de faciliter mon déplacement à Ouagadougou. Monsieur le Président du Faso et chers compatriotes, Notre pays, le BURKINA FASO, vit depuis quelques années, l’une des crises les plus graves de son histoire, qui le menace jusqu’à son existence meme.
Cette crise, caractérisée par des attaques terroristes d’une rare violence et des conflits intercommunautaires. a causé des milliers de morts et des déplacements massifs de nos compatriotes, auxquels j’exprime encore toute ma compassion et ma solidarité dans l’épreuve. C’est ainsi que des millions de femmes, d’hommes et d’enfants démunis sont contraints à être déplacés dans leur propre pays, ce qui ébranle les fondements mêmes de notre chère patrie.
Face à cette situation dramatique et critique que vit notre chère patrie, nous n’avons effectivement d’autres choix que de taire nos divergences pour sauver notre patrimoine commun, le BURKINA FASO. Cette Nation, qui nous a été léguée par nos aïeux, mérite mieux que le sort funeste que des terroristes veulent lui réserver. C’est pourquoi, j’appelle tous nos compatriotes, filles et fils du pays, de l’intérieur comme de l’extérieur, à une union sacrée, à la tolérance, à la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l’intérêt supérieur de notre Nation. Je forme le vÅ“u que le sang de tous nos martyrs, civils et militaires, tombés depuis le début de cette grave crise, puisse constituer le ciment de notre amour fraternel, l’attachement à la patrie et notre solidarité à tous.
Mes chers compatriotes,
Pour ma part, je demande pardon au peuple burkinabé pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël SANKARA. J’assume et déplore, du fond du cÅ“ur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon. Je souhaite que nous puissions aller de l’avant désormais pour reconstruire notre destin commun sur la terre de nos ancêtres. Ensemble, dans un esprit de patriotisme, donnons-nous la main pour taire définitivement nos querelles et rancour.
Il est important aujourd’hui, de travailler au recouvrement de l’intégrité territoriale, à la reconstruction et promotion d’un environnement favorable à l’épanouissement durable pour tous. C’est l’unique voie, qui permettra ainsi de mettre fin à nos incompréhensions et conflits intercommunautaires pour lutter efficacement contre le terrorisme qui a tant saigné notre pays et ébranle ses fondements. Nous le pouvons. Nous le devons à notre cher pays dans un sursaut patriotique. Que Dieu bénisse le BURKINA FASO
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