Le jeudi 08 septembre 2022, les membres du gouvernement conduits par le Ministre d’Etat chargé du développement et Président de la Commission Nationale de Concertation, de Consultation et de Négociations Collectives, Abdoulaye Bio Tchané ont rencontré à l’Infosec de Cotonou les représentants des Organisations syndicales des Travailleurs, ceci dans le cadre de la session de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives. Au nombre de ces Organisations syndicales des Travailleurs qui ont pris part à la rencontre, il y a la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin) dont le Secrétaire général est Noël Chadaré
Faisant le point de la séance de cette rencontre gouvernement-syndicats du jeudi 08 septembre 2022, le rapporteur de la Cosi-Bénin, Dr Déni Akpovo a fait savoir que le Ministre Abdoulaye Bio Tchané a déclaré que l’objectif de la rencontre est d’échanger sur les préparatifs de la rentrée car selon le ministre d’Etat, l’éducation demeure le socle du développement. C’est pour cela que des réformes sont entreprises par le gouvernement en vue d’une année scolaire et universitaire paisible. Le Secrétaire de la Cosi-Bénin a, de son côté, déploré la qualité du dialogue caractérisée par des rencontres sporadiques et généralement infructueuses.
Noël Chadaré a fait signifier au ministre d’Etat chargé du développement que la COSI-BENIN et la CSA-BENIN lui ont envoyé un projet d’ordre du jour pour la séance du jeudi 08 septembre 2022, qui prend en compte les problèmes urgents des travailleurs notamment l’amenuisement du pouvoir d’achat des travailleurs face à la cherté de la vie, des salaires indécents, de la revalorisation des salaires des travailleurs annoncée depuis bientôt un an par le président Patrice Talon, de la gestion des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) , des problèmes de carrière et de formation des enseignants ainsi que ceux des travailleurs des autres secteurs.
Pour le premier responsable de la Cosi-Bénin, la séance ne doit pas être uniquement une séance d’information sur la rentrée mais une séance de négociations au sens plein du terme. Prenant la parole, le Ministre des Enseignements Maternel et Primaire et celui des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle et le Directeur du Cabinet du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ont rassuré les représentants des travailleurs que toutes les dispositions sont prises aux plans organisationnel, matériel, administratif et financier pour une bonne rentrée.
L’annonce de Bio Tchané
Avant de donner la parole aux Secrétaires généraux, le ministre Abdoulaye Bio Tchané a informé l’assistance qu’il aura une avance d’un mois de salaire à payer aux AME afin de leur permettre d’effectuer la rentrée scolaire. Cette avance sur salaire sera remboursée à partir de la fin du mois de janvier 2023. Également au plus tard à la fin du mois de novembre 2022, le gouvernement fera savoir aux partenaires sociaux, au cours d’une session, les mesures prises pour la revalorisation des salaires des fonctionnaires, du SMIG et le nouveau traitement qui sera réservé aux AME.
Après ces annonces du gouvernement, les Secrétaires Généraux de la COSI-BENIN, de la CSTB et le Secrétaire Général Adjoint de la CSA-BENIN ont, chacun en ce qui le concerne, fait des commentaires, des observations et poser des questions sur les sujets qui les préoccupent. Quant au Secrétaire général de la Cosi-Bénin, il a cherché à avoir plus de précisions sur la prime des journées pédagogiques qui serait menacée. Il a ensuite posé des questions d’éclaircissement entre autres sur la suite réservée à l’évaluation diagnostique, la disponibilité des contrats des ACDPE , l’injustice faite aux enseignants des promotions 2014 et 2016 titulaires de diplômes professionnels dans le cadre de leur reclassement, les actes administratifs , la formation initiale des ACDPE des promotions 2012 et 2014,le retour en formation des professeurs adjoints en attente, les autres problèmes de carrière des enseignants, les 25% non accordés aux enseignants du supérieur et la non application des statuts particuliers des praticiens hospitalo-universitaires.
Les exigences de la Cosi-Bénin
Concernant l’éternel question de la revalorisation des salaires des travailleurs et du Smig, Noël Chadaré a exigé que cela doit commencer à la fin du mois de novembre 2022 avec un effet rétroactif à compter de janvier 2022. Il a averti par ailleurs qu’il n’est pas question que la revalorisation des salaires démarre en 2023. A propos de l’évaluation diagnostique, le Ministre des Enseignements Maternel et Primaire a affirmé que la formation des recalés s’élève à quatorze (14) milliards. C’est pourquoi, il a été décidé de procéder autrement pour former les enseignants ciblés. Au sujet du reversement des admis en fonctionnaires d’Etat, selon le ministre de l’enseignement primaire, les blocages sont liés à la loi.
En ce qui concerne les manuels du Cours d’Initiation (CI), ils sont déjà disponibles pour être acheminés dans les écoles. Quant aux manuels du Cours Préparatoire (CP), la commande est faite et il faut encore attendre un peu avant la réception. Pour la prime des journées pédagogiques, le ministre de l’Enseignement Secondaire a déclaré qu’elle est disponible mais pas encore positionnée pour la simple raison que le Ministère veut constater la présence effective des ayant-droit à ces journées avant d’ordonner le positionnement. Au sujet donc de la formation initiale des ACDPE des promotions 2012 et 2014, il a rassuré les Centrales syndicales que toutes les dispositions sont prises pour un démarrage effectif en décembre prochain.
Pour les actes administratifs, le Ministre Yves Chabi KOUARO a révélé que 2589 CDI sur 2696 ont été signés au profit des ACDPE des promotions 2014 et 2016 et que 3377 avenants et 267 dossiers d’avancement d’échelon ont été validés pendant les deux premiers trimestres de l’année 2022. Pour le non-paiement des primes liées à la scénarisation aux ayant-droit (Inspecteurs, CP etc…) soulevé par le Secrétaire général de la Cosi-Bénin, le ministre a laissé entendre que le dossier de la scénarisation est en cours de traitement et que les ayant-droit seront payés.
Quant au Directeur du Cabinet du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Rogatien TOSSOU, il a annoncé que les dettes de la vacation dans l’Enseignement Supérieur s’élevant à huit-cent millions (800.000.000) sont apurées et qu’il ne reste que l’UAC où quelques ayant-droit trainent encore les pas pour se mettre en règle et percevoir leurs dus. Aussi les primes de rentrée des enseignants du supérieur se trouvent déjà au niveau du contrôle financier. En ce qui concerne l’application des statuts particuliers des praticiens hospitaliers universitaires signés en 2019, le Directeur de Cabinet du ministère de l’enseignement supérieur a tenu à préciser qu’un projet d’arrêté est déjà pris et sera signé pour abroger l’arrêté interministériel fixant la prime de spécialisation de 50% comme l’exigent les financiers. Cela permettra alors aux bénéficiaires d’en jouir à la retraite comme ils le souhaitent.
La ministre de la Fonction Publique Mathys ADIDJATOU a, de son côté, déclaré qu’au sujet des 25% accordés à tous les fonctionnaires et les 25% accordés aux enseignants, elle a indiqué qu’ elle oppose une fin de non-recevoir alléguant que les enseignants du supérieur ont déjà bénéficié en 2010, des coefficients d’indexation de salaire sans commune mesure avec ceux des enseignants des autres sous-secteurs. A propos de la requête de la Cosi-Bénin relative aux reclassements et avancements erronés des ACDPE de 2014 et 2016, elle a promis étudier le courrier et apporter des éléments de réponse précis dans les prochains jours. Elle a également promis recenser les derniers cas des contractuels non reversés au nombre de 572 à ce jour et sortir leurs contrats afin de clôturer ce dossier. De même, elle informe que les contrats des ACDPE sont mis en ligne et qu’ils peuvent les télécharger.
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