,

Burkina Faso : Quand prendre la route devient un danger

Le vendredi 30 septembre dernier, le Burkina Faso a connu un nouveau coup d’État qui a entraîné la chute du lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Rappelons que ce dernier était arrivé au pouvoir suite à un putsch perpétré par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui a évincé Roch Marc Christian Kaboré du fauteuil présidentiel le 24 janvier dernier. Comme son prédécesseur Kaboré, le Lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo fut évincé à cause de son incapacité à sécuriser le territoire burkinabè. Le Burkina Faso est en proie aux groupes armés terroristes depuis 2016 et cette dégradation continue de la situation sécuritaire à d’énormes impacts sur la vie des populations.

Se déplacer en avion, un luxe pour bon nombre de burkinabè

Pour échapper à la violence des groupes armés terroristes, de nombreux habitants décident de tout laisser derrière eux pour se réfugier dans des localités plus sûres à l’intérieur des villes. D’après les sources gouvernementales, le pays des Hommes Intègres enregistre actuellement plus de 2 millions de Personnes Déplacés Internes. Présentement, aucune région du Burkina Faso n’est épargnée par le phénomène du terrorisme. Les grandes villes burkinabè qui semblaient être épargnées par la furie des groupes terroristes sont désormais dans l’œil du cyclone.

Publicité

En effet, tous les grands axes routiers du pays sont aujourd’hui sous la menace des « Individus Armés Non Identifiés ». Aucun burkinabè n’est aujourd’hui à l’abri d’un danger lorsqu’il emprunte une route nationale. Face à cette situation, des hommes d’affaires à l’image de Mahamoudou Bonkoungou PDG du groupe EBOMAF ont investi dans le domaine aérien afin de créer des compagnies nationales qui vont desservir différentes localités du pays par les airs. Cependant, force est de constater que les déplacements par la voie aérienne sont quasiment inaccessibles pour une grande partie de la population vu les coûts.

Prendre la route avec tous les risques possibles

La route devient la seule alternative pour la plupart des burkinabè. Les risques sont grands au niveau des axes routiers. Le cas de la route nationale N°1 reliant Bobo-Dioulasso à Ouagadougou est interpellateur. Cet axe est d’une vitalité importante pour l’économie nationale. En effet, c’est par là que converge différentes marchandises en provenance des pays limitrophes. Depuis plusieurs mois maintenant, les usagers de cet axe assistent impuissants aux actes de braquages, kidnapping, sabotages des postes de péages.

En empruntant cet axe avec un véhicule personnel ou à bord d’une compagnie de transport, il faut se préparer à toutes éventualités, car la situation peut basculer à n’importe quel moment. Les Individus Armés Non Identifiés ne se cachent plus pour commettre leur forfait. Ils ont même l’audace de procéder à des contrôles de passagers et prélever des taxes. Ceux qui refusent de se soumettre à leurs désidératas connaissent un sort horrible. Le nouveau président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a du pain sur la planche. Il est attendu sur de nombreux fronts de la lutte contre le terrorisme. La sécurisation des axes routiers est d’une urgence absolue car la survie économique et alimentaire de la nation en dépend. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité