Le weekend passé, les communautés Baatonou, Boo et autres ont célébré la fête de la Ganii, fête identitaire pour marquer la naissance du prophète Mohammed. Saisissant l’opportunité de cette fête identitaire, Richard Boni Ouorou a appelé à une union des fils et filles de cette région du Bénin. Et loin d’être anodin, cet appel qui a reçu un écho favorable sonne comme un acte politique et le projette dans la posture du futur leader dans cette région.
A l’instar des années antérieures, la fête de la Gaani a mobilisé plusieurs communautés dans le septentrion. Les cérémonies culturelles et cultuelles bigarrées, les parades équestres, les rituels ancestraux et les réjouissances populaires furent des moments de communion pour des milliers de personnes. Mais au-delà de son caractère ponctuel, il faut réfléchir à une possibilité d’unir les fils et filles du septentrion dans une vision de pérennité et de développement. C’est désormais un nouveau crédo pour Richard Boni Ouorou. Le politologue a profité de l’opportunité de cette fête pour lancer un appel à tous ceux qui, comme lui, se sentent unis par cette fête. Son appel a marqué les esprits par la profondeur du message et a fouetté la fierté de ces peuples dont personne n’ignore la bravoure et le courage.
« Ce jour est également pour moi, un jour symbolique car il marque chaque année, ou du moins il devrait marquer l’unité et l’engagement d’un peuple, d’une culture, d’une région, autour d’ambitions nobles et de projets d’envergures », a déclaré Richard Boni Ouorou. Dans son adresse aux populations du septentrion, il appelle à une communauté de destin, une union plus forte pour affronter les défis de développement. « Nous ne devons plus nous contenter, nous ne pouvons plus nous borner à célébrer ensemble la Gaani, une fois par an pour ensuite passer à autre chose. Car il y beaucoup à faire dans l’unité pour nos familles, nos collectivités et notre pays. Et personne ne le fera pour nous. Personne d’autre n’accomplira à notre place, ce travail gigantesque de développement qui semble avoir été abandonné de notre l’intelligentsia depuis le départ du docteur Thomas Boni Yayi », a-t-il affirmé.
Un discours clivant mais mobilisateur
Cet appel au dépassement de soi, à la conjugaison des énergies et des efforts, à l’union sacrée des fils et filles unis par la Gaani semble avoir une assonance régionaliste. L’intéressé s’y adonne-t-il juste par sensation ou égo ethnocentriste ? Difficile de le dire mais la démarche a été fortement appréciée au regard de l’engouement qu’elle a suscité. Richard Boni Ouorou, en bon analyste politique a bien compris qu’il y a un vide à combler depuis le départ de Boni Yayi de la tête du pays et semble bien se positionner. Il le fait si bien en appelant à la création d’une force pour réunir tous les intellectuels et les leaders politiques.
« Je vous appelle à une mobilisation forte, un engagement sans faille pour construire, au-delà du lien identitaire, une force suffisamment imposante pour ne plus être ignorée, ou laissée à l’abandon. Une force incontournable pour quand se jouera la destinée de notre pays. Je voudrais compter sur chacun de vous, pour prendre la mesure de mes propos afin que dans l’unité, nous organisions nos idées pour bâtir un avenir à notre communauté et au Bénin », a plaidé Richard Boni Ouorou. Le contexte semble être favorable à cette création mais aussi à une posture régionaliste. Le discours clivant du politologue est donc perçu comme une bonne réponse à celle en vogue dans certains milieux politiques.
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