Macky Sall à l’Occident: « nous ne sommes plus dans l’ère coloniale »

La guerre en Ukraine est toujours au centre de l’actualité internationale. La question a été abordée ce lundi 24 octobre 2022, par le président sénégalais Macky Sall, à l’occasion de la huitième édition du Forum international de Dakar, une conférence qui réunit plusieurs experts et dirigeants qui débattent sur le thème de la sécurité en Afrique. Le chef de l’Etat sénégalais a profité de sa prise de parole pour faire savoir que le continent noir ne se réjouit pas de ce qui se passe en Ukraine. Pour Macky Sall : « l’Afrique n’est pas contre l’Ukraine, il ne faut pas qu’on ait l’impression que les Africains sont insensibles à la situation de l’Ukraine. Ce n’est pas ça du tout ».

L’Afrique agressée par le terrorisme

Le président sénégalais a fait comprendre que le refus de nombreux pays africains de prendre position dans le conflit est une réaction à l’indifférence internationale face aux agressions qui ciblent le continent. « Mais les Africains disent qu’au même moment où l’Ukraine est en guerre, est envahie, est agressée, l’Afrique est permanemment agressée par le terrorisme » a-t-il déclaré tout en mettant l’accent sur le fait que : « Nous sommes en 2022, nous ne sommes plus pendant l’ère coloniale. Nous sommes en 2022, donc les pays, même s’ils sont pauvres, sont d’égale dignité. Il faut qu’on traite leurs problèmes avec le même respect ».

Pour rappel, les propos de Macky Sall interviennent plusieurs mois après qu’il ait plaidé pour la paix en Ukraine par le dialogue. « Nous voulons la paix […] Nous travaillons pour une désescalade, nous travaillons pour un cessez-le-feu, pour le dialogue », avait déclaré le président en exercice de l’Union Africaine (UA), cité par Reuters, à l’issue de négociations avec le chancelier allemand Olaf Scholz, en visite au Sénégal. Aussi, avait-il plaidé, en septembre 2022, en faveur d’une plus grande représentativité de l’Afrique dans les instances internationales. Pour le président sénégalais, « à côté de l’Afrique des guerres, de la famine et d’autres problèmes, il y a l’Afrique des solutions, celle-là qui voudrait que ses rapports avec ses partenaires soient réinventés ».