Les journalistes envahissent les rues de la capitale Dakar pour demander la libération immédiate de leur confrère Pape Alé Niang. La marche de protestation qui a démarré à l’école normale supérieure s’est achevée au rond point jet d’eau. Un grand rassemblement auquel ont pris part plusieurs acteurs de la société. Hommes et femmes de médias, leaders d’opinion, activistes, droit de l’hommiste et autres ont répondu présent à l’appel de la Coordination des Associations de Presse CAP.
Dans son mémorandum, la Coordination des associations de presse du Sénégal exige encore une fois, la libération immédiate et inconditionnelle de Pape Alé Niang emprisonné dans l’exercice normal de ses fonctions de journaliste. Elle rappelle au gouvernement du Sénégal que la liberté de presse n’est ni négociable, ni à marchander. « Cette liberté n’a donc pas vocation à être administrée par un Etat dont on voit ce que peuvent être les penchants dans des affaires présumées privées. Depuis le 6 novembre, le Sénégal est sous surveillance mondiale. De grandes organisations de droits humains et de médias dénoncent l’emprisonnement autoritaire et anachronique de Pape Alé Niang et réclament son élargissement sans délai ».
A cet effet, le très influent Comité pour la protection des journalistes (CPJ) basé aux Etats Unis, a d’ores et déjà annoncé la rétrogradation du Sénégal à partir du 1er décembre 2022 dans le groupe peu glorieux des pays qui mettent les journalistes en danger physique et/ou de mort si Pape Alé Niang n’est pas libéré à cette date. Le gouvernement du Sénégal s’en moque peut-être, mais les portes d’une approche réformiste de ses rapports avec la presse et les citoyens épris de libertés lui sont encore ouvertes.
Seul l’intérêt supérieur du Sénégal doit être l’alpha et l’oméga de nos actions respectives. C’est en mettant un terme net à cette fuite en avant dans l’agression permanente contre les libertés que les plus hautes autorités de ce pays aideraient à asseoir un New deal dans l’espace public déclare la CAP. « C’est sur d’autres fronts qu’elles sont donc appelées à exercer leurs expertises si tant est qu’elles sont conformes à l’intérêt général. Les organisations des journalistes et techniciens des médias – dans la diversité de leurs préoccupations – ont déjà documenté et transmis aux autorités compétentes les attentes de la corporation ».
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