La tentative de Coup d’État en Turquie en 2016 a amené le président turc, Recep Tayip Erdogan, à opérer une vaste purge au sein de plusieurs domaines d’activités (armée, administration, monde des affaires…). C’est ainsi que durant cette période, plusieurs personnalités se sont retrouvées dans les geôles turques. Pour échapper à cette chasse aux sorcières, d’autres ont choisi le chemin de l’exil. C’est le cas du journaliste Bülent Kenes qui a trouvé refuge en Suède.
Ankara exerce une forte pression sur les autorités suédoises afin d’obtenir l’extradition du journaliste. C’est le président turc himself qui remue ciel et terre pour faire rapatrier Bülent Kenes. Le pouvoir turc soupçonne fortement l’homme de média, d’être un proche du prédicateur, Fethullah Gülen et d’avoir participé activement à la tentative de coup d’État de 2016. Ce lundi 19 décembre, la Cour Suprême suédoise a rejeté la demande d’extradition de la Turquie pour Bülent Kenes.
Cette décision pourrait crisper les tensions entre les deux pays et retarder l’adhésion de la Suède à l’OTAN. En effet, la Hongrie et la Turquie sont les deux pays restants qui doivent ratifier l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’organisation transatlantique début 2023. Les différentes parties avaient semble-t-il trouver un arrangement lors du sommet de l’OTAN en juin dernier. Avec le dossier Kenes, Ankara menace de bloquer le processus.
La récente annonce de la Cour suprême suédoise risque de complexifier les choses. Selon les plus hautes autorités judiciaires de la Suède, les conditions ne sont pas réunies pour rapatrier Bülent Kenes dans son pays. « Il y a aussi un risque de persécution sur la base de ses convictions politiques. Une extradition ne donc pas avoir lieu« a déclaré le juge principal de la Cour Suprême.
Bülent Kenes a de son côté affirmé son soulagement suite à la décision de la Suède de ne pas l’extrader vers la Turquie. « Je suis un journaliste, pas un terroriste« déclare l’ancien rédacteur en chef du quotidien en anglais Today’s Zaman. Il ajoute par ailleurs être certain que le régime d’Erdogan aura recours à d’autres méthodes pour rendre sa vie la plus difficile possible en Turquie.
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