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Grèce: la Turquie va riposter si «elle est menacée»

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté samedi son pays voisin et allié de l’Otan, la Grèce, à abandonner la politique de tension et de militarisation des îles de la mer Égée menée envers Ankara. S’exprimant lors de l’inauguration de plusieurs installations dans la province d’Antalya, il a assuré que la Turquie n’échafaudait pas de plans pour frapper la Grèce et qu’elle ne répondrait que si elle était attaquée. L’émission a été diffusée par la chaîne de télévision TRT. « Nous avons lancé [le missile] Typhoon d’une portée de 561 km. En Grèce, cela a provoqué la panique, les journaux locaux ont commencé à écrire qu’ils [les Turcs] allaient frapper. L’essentiel est que vous ne vous occupiez pas de avec nous dans la mer Égée. Tant que vous ne le ferez pas, nous ne le ferons pas« , a déclaré M. Erdogan.

La Turquie a testé son propre missile balistique Typhoon au-dessus de la mer Noire en octobre dernier. Il a atteint sa cible à une distance de 561 km 458 secondes après le lancement. En décembre, Erdogan a annoncé que la portée du Typhoon allait être portée à 1.000 km, ce qui, comme dans le premier cas, a provoqué une réaction négative à Athènes. La rhétorique de la Turquie à l’égard de la Grèce s’est durcie ces derniers jours. Le 6 janvier, le ministre de la Défense du pays, Hulusi Akar, a averti Athènes des conséquences de la politique de tension du gouvernement grec à l’encontre d’Ankara et de la perturbation du statu quo existant en mer Égée.

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Des voisins agités

Les autorités turques ont accusé à plusieurs reprises la Grèce de violer ses engagements internationaux dans le bassin de la mer Égée, notamment sur des îles au statut démilitarisé. Les tensions entre les deux États sont remontées en septembre dernier lorsque des informations ont fait état du déploiement de véhicules blindés sur les îles grecques de Midilli (Lesvos) et de Sisamos (Samos). Ankara a affirmé qu’Athènes y déployait des équipements militaires en violation des accords internationaux, notamment des traités de Lausanne (1923) et de Paris (1947). La Turquie et la Grèce étaient déjà au bord d’un conflit armé concernant le statut des îles contestées, les limites des eaux territoriales et de l’espace aérien en mer Égée.

Les eaux territoriales de la Grèce s’y étendent jusqu’à 6 milles nautiques, mais le pays affirme avoir le droit de les étendre à 12 milles nautiques, une norme reconnue au niveau international. Ankara, pour sa part, a averti Athènes qu’une telle extension de ses eaux territoriales par la Grèce serait un prétexte pour déclarer la guerre. La Turquie ne reconnaît pas la zone de 10 miles de l’espace aérien grec autour des îles de la mer Égée, estimant que l’espace aérien grec, comme les eaux territoriales, est limité à 6 miles nautiques. En conséquence, les avions de chasse turcs violent régulièrement l’espace aérien du pays voisin et la Grèce lève ses avions pour les intercepter. (Tass)

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