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Diplomate israélienne expulsée à l’UA: après l’incident, des interrogations

La 36è session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine s’est ouverte le samedi dernier à Addis-Abeba en Éthiopie par un incident inédit : l’expulsion d’une délégation israélienne. Sans surprise, Tel-Aviv a condamné cet évènement et y voit la main invisible de l’Iran avec la participation de deux pays africains qui s’étaient opposés à l’obtention du statut d’observateur d’Israël dans l’organisation continentale. Au-delà de l’incident et des probables causes, certaines questions méritent d’être posées.

Samedi dernier, l’Union africaine (UA) a connu une situation exceptionnelle. Au début de la première journée du sommet de l’UA, l’émissaire israélienne, a été expulsée de la salle où se tenait la rencontre alors qu’elle s’y était déjà installée. Cet incident est vu par Israël comme un affront et il a tout de suite pointé du doigt son éternel ennemi l’Iran mais aussi, deux pays africains (l’Afrique du Sud et l’Algérie) qui s’étaient opposés à l’obtention du statut d’observateur d’Israël dans l’organisation continentale. « C’est triste de voir l’Union africaine otage d’un petit nombre d’Etats extrémistes comme l’Algérie et l’Afrique du Sud, motivés par la haine et contrôlés par l’Iran« , avait réagi le porte-parole de la diplomatie israélienne qui a fustigé un incident « grave » car Mme Bar-li avait « une accréditation en bonne et due forme en qualité d’observateur ».

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L’année dernière, les discussions sur le statut d’observateur d’Israël n’avaient pas été tranchées après le tollé suscité par l’annonce de Moussa Faki Mahamat sur le sujet. En effet, l’organisation avait suspendu le statut dobservateur d’Israël et mis en place un comité ad hoc de chefs dEtat qui devait se pencher sur la question et délibérer à en croire les propos du Président de la commission de l’Union Africaine qui s’est exprimé au lendemain de l’incident et dont les propos ont été rapportés par Africanews.

Il a expliqué qu’Israël n’était pas invité au sommet de l’organisation continentale. De son côté, l’Afrique du Sud par la voix de Vincent Magwenya, le porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa a demandé à Israël d’«étayer ses accusations». Après l’incident qui s’est produit le week-end dernier et à la suite des multiples réactions qui sont intervenues, des questions méritent d’être posées pour que de tels incidents perçus par certains comme une humiliation, ne puissent se reproduire.

Situer les responsabilités et sanctionner sévèrement 

L’incident survenu le samedi dernier pendant la 36è session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine est un spectacle qui ne devrait pas se produire à un rendez-vous aussi important des dirigeants et décideurs d’un continent. Très tôt Israël s’est offusqué et a dénoncé un « grave » incident assurant que la diplomate Sharon Bar-li disposait d’une accréditation pour participer à ce rendez-vous des décideurs du continent africain. Alors que le président de la commission de l’Union Africaine Moussa Faki affirme que des officiels israéliens n’étaient pas invités au sommet de l’institution continentale, il parait nécessaire de se demander comment pour un rendez-vous aussi important des personnes qui ne sont pas invitées parviennent à s’introduire dans la salle et posséder même un badge d’entrée?

Cette interrogation amène à signaler une défaillance dans le dispositif de sécurité censé filtrer toutes les entrées pour éviter que des drames ne se produisent. Qui a délivré le badge à l’émissaire d’Israël pour qu’elle passe le dispositif de sécurité et parvienne à s’installer dans la salle où les travaux devraient se tenir ? Les responsabilités doivent être situées et des sanctions doivent être prises pour que de tels incidents ne se reproduisent plus à l’avenir. Cet incident ramène également sur la table, l’opportunité d’accorder le statut dobservateur à un Etat qui nest pas sur le continent africain. Un pays africain bénéficiera-t-il un jour dun statut d’observateur dans une organisation continentale occidentale ? Pas évident que cela se produise de sitôt. Les dirigeants africains doivent apprendre à compter sur leur propre force pour hisser plus haut leur continent et ne pas laisser la porte ouverte à une ingérence des forces extérieures. 

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