Nucléaire français: « l’emprise » de la Russie dénoncée dans un rapport

L’ONG Greenpeace a récemment publié un rapport dénonçant « l’emprise » de la Russie sur la filière nucléaire française. Selon l’ONG, la Russie contrôle plus de 40% des importations d’uranium naturel en provenance d’Ouzbékistan et du Kazakhstan, ainsi qu’un tiers des importations d’uranium enrichi. C’est ce que révèle ce samedi plusieurs médias français dans leurs parutions. Cette situation est préoccupante pour certains observateurs, car la France est fortement dépendante de l’uranium étranger pour son parc nucléaire.

En 2022, année de l’offensive lancée par la Russe en Ukraine, près de la moitié de l’uranium naturel importé en France provenait du Kazakhstan et d’Ouzbékistan. L’ONG Greenpeace souligne que la quasi-totalité de l’uranium naturel en provenance du Kazakhstan, ainsi qu’une partie considérable de celui venant d’Ouzbékistan, passent entre les mains de Rosatom, une entreprise publique russe spécialisée dans le secteur de l’énergie nucléaire. Cette entreprise contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe, via des convois ferroviaires jusqu’au port de Saint-Pétersbourg, puis des cargos jusqu’en France.

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Le rapport de Greenpeace souligne que ces transports ne peuvent être réalisés que sous condition de l’obtention d’une licence délivrée par Rosatom, qui est également impliquée dans la production d’uranium au Kazakhstan. Des routes évitant le territoire russe ne représentent aujourd’hui pas de véritables alternatives, selon l’ONG. La France dispose d’une usine dédiée à l’enrichissement de l’uranium, située à Tricastin dans le sud-est du pays et gérée par Orano. Cependant, cette usine dépend de l’approvisionnement en uranium étranger, ce qui rend la filière nucléaire française vulnérable à l’emprise russe.

Pour rappel, l’ONG Greenpeace avait déjà dénoncé le commerce nucléaire avec la Russie, qualifiant cette situation de « scandaleuse ». Le secteur nucléaire n’est en effet pas visé par des sanctions internationales, contrairement aux hydrocarbures. L’emprise russe sur la filière nucléaire française pose des questions sur la sécurité énergétique du pays. Pour préserver sa souveraineté énergétique, la France doit s’assurer de la diversification de ses sources d’approvisionnement en uranium pour réduire sa dépendance à l’égard de la Russie.

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