La tentative de médiation africaine visant à mettre fin au conflit ukraino-russe a connu un deuxième rejet, cette fois du côté russe. Après le refus du président ukrainien Volodymyr Zelensky, c’est au tour de Vladimir Poutine d’émettre des réserves sur les propositions de paix formulées par la délégation africaine. Le président russe a répondu avec une prudence calculée à l’initiative des médiateurs africains, dirigés par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, lors d’une réunion à Saint-Pétersbourg. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, le plan de paix africain serait « très difficile à mettre en œuvre« . Toutefois, Poutine a montré son intérêt à examiner le plan, ajoutant une dose d’optimisme à une situation déjà tendue.
L’initiative de paix africaine comprend une liste de dix points, comprenant la désescalade des tensions, la reconnaissance de la souveraineté des pays telle qu’établie par l’ONU, la garantie de sécurité pour toutes les parties, la levée des entraves à l’exportation de céréales via la mer Noire, la libération des prisonniers de guerre et la reconstruction. Cet échange s’est produit à la suite d’une visite de la délégation africaine à Kiev, où Zelensky a rejeté les propositions, malgré les affirmations de Ramaphosa de « discussions constructives« .
Le président ukrainien a décrit l’initiative de médiation africaine comme une « tromperie » de Moscou, estimant que négocier avec la Russie reviendrait à « geler la guerre, geler la douleur et la souffrance ». La délégation africaine est composée de quatre présidents : Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Macky Sall (Sénégal), Hakainde Hichilema (Zambie) et Azali Assoumani (Comores), actuel président de l’Union africaine. Elle comprend également des représentants du Congo, de l’Ouganda et de l’Égypte.
L’offensive russe en Ukraine a eu des répercussions mondiales, affectant particulièrement l’Afrique, avec une hausse des prix des denrées alimentaires et des perturbations du commerce mondial. Par ailleurs, l’Afrique du Sud a refusé de condamner l’agression russe, une position qui a suscité des critiques pour sa proximité avec le Kremlin.
En marge de ces tentatives de médiation, la reconstruction de l’Ukraine sera au centre d’une conférence à Londres cette semaine, où les besoins immédiats de l’Ukraine pour réparer les dégâts causés par les combats ont été évalués à 14 milliards de dollars par la Banque mondiale.
En dépit des difficultés, la délégation africaine reste déterminée à poursuivre le dialogue avec la Russie, comme l’a exprimé Dmitri Peskov. Le sommet Russie-Afrique, prévu fin juillet à Saint-Pétersbourg, représentera une autre occasion pour les dirigeants africains de négocier avec la Russie une résolution pacifique du conflit.
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