L’escalade des tensions entre la Russie et l’Occident en 2023 a atteint un nouveau sommet avec l’annonce par le Canada de la confiscation d’un avion-cargo Antonov-124 de la Russie, une première du genre visant à exercer une pression sur Moscou en raison de l’invasion de l’Ukraine. Cette décision a incité le ministère russe des Affaires étrangères à convoquer un diplomate canadien à Moscou et à lancer un avertissement sévère, mettant en garde contre de «graves répercussions» qui pourraient mener à une rupture des relations russo-canadiennes. La Russie a qualifié la saisie de l’avion-cargo de «vol cynique», soulignant l’aggravation des tensions entre les deux pays.
Cette action a été prise en vertu d’une loi promulguée par le Canada l’année précédente, qui donne à Ottawa le pouvoir de saisir les avoirs détenus par des individus sanctionnés et de les remettre à d’autres individus. L’avion en question, détenu par l’entreprise russe Volga-Dneper, est l’un des plus gros du monde. Ottawa envisage de le transférer à l’Ukraine, selon les informations de Global News. Les autorités russes soulignent que l’avion a été utilisé pour livrer des médicaments liés à la COVID-19 à Toronto dans le cadre d’un projet humanitaire, ce qui ajoute un nouveau niveau de complexité à l’affaire. Le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a qualifié cette action de « tentative de vol non déguisée et d’appropriation d’un avion unique ».
Pour rappel, ce n’est pas la première fois qu’une action du Canada génère une tension entre les deux pays. Entre le 24 février et le 7 juin 2022, le Canada a gelé des actifs russes totalisant 123,031 millions de dollars et a bloqué des transactions d’une valeur de 289 millions de dollars, selon la Gendarmerie royale du Canada. Ces mesures font partie des sanctions économiques imposées à la Russie par Ottawa en réponse à l’offensive russe en Ukraine. Le 8 juin, le Canada a annoncé de nouvelles restrictions économiques, touchant 28 activités liées aux industries pétrolières, gazières et chimiques russes. Ces actions s’inscrivent dans une tendance plus large de sanctions internationales, comme l’Italie qui a gelé un megayacht lié à Poutine et l’Union européenne qui a gelé environ 30 milliards d’euros d’actifs russes.
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