Un nouveau vent souffle entre le Bénin et le Nigéria, avec la rencontre des présidents Patrice Talon et Bola Tinubu le vendredi dernier à Paris après plusieurs années de froid. Accusé d’être le principal acteur du clash entre les deux pays, le milliardaire nigérian Aliko Dangoté, aura finalement réussi à jouer en douce, le rôle d’entremetteur pour cette réconciliation. Embrassade, accolade, sourire et regards complices entre le président Patrice Talon et le nouvel homme fort du Nigéria Bola Tinubu. C’est l’image diplomatique forte que les deux hommes ont offert aux photographes et cameramen le vendredi 23 juin dernier en marge du sommet pour un nouveau pacte financier tenu à Paris. Au cours d’un long tête-à tête, les deux chefs d’Etat ont eu des gestes d’affection affichant ce que les Américains appellent une « bromance » (amitié forte). Ils semblent sincères comme larrons en foire.
A l’issue de l’entretien, le président Tinubu déclare : les relations du Nigéria avec le Bénin sont « comme celle de jumeaux siamois, unis par les hanches et soutenus par d’autres pays ». Talon répond : « tout ce qui est interdit au Nigéria sera également interdit au Bénin ». Les dés viennent ainsi d’être jetés pour le retour à la normale des relations entre le Bénin et le Nigéria. Mais, personne ne peut oublier les quatre dernières années de relations glaciales et exécrables entre les deux pays caractérisées par la fermeture unilatérale des frontières terrestres le 20 août 2019 décrétée par le président nigérian sortant Muhammadu Buhari et d’une passe d’arme à fleurets mouchetés. Cet embargo avait été annoncé pour durer 28 jours. Finalement il durera 16 mois. L’impact sera énorme des deux côtés de la frontière. Arrêt du trafic routier, interdiction du passage des camions de marchandises et des personnes. Cambistes et déclarants en douanes au chômage. Blocage de l’économie informelle qui alimentait des millions de personnes. Officiellement, Abuja a évoqué des raisons sécuritaires et la contrebande de certains produits notamment le riz, les tissus wax, la friperie et la protection de son marché, pour justifier la fermeture de ses frontières terrestres. Aliko Dangoté sera désigné, comme celui par qui le malheur de millions de Béninois et Nigérians qui vivent du commerce transfrontalier a commencé.
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