La récente condamnation de l’opposant politique sénégalais Ousmane Sonko a soulevé une vague de protestations à travers le pays, laissant certains se demander si l’histoire est sur le point de se répéter. En 2012, le Sénégal a connu des manifestations de masse déclenchées par l’affaire du 3ème mandat de l’ancien président Abdoulaye Wade, une décision qui a finalement conduit à son échec face à Macky Sall. Aujourd’hui, alors que Sall se prépare pour l’élection présidentielle de 2024 selon certains bruits de couloir, Sonko et ses partisans accusent le président actuel de chercher à écarter son principal rival, faisant écho aux événements de 2012.
En 2012, Macky Sall a été porté au pouvoir sur une vague de soutien populaire. La candidature pour un troisième mandat de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, avait déclenché des protestations massives et la victoire de Sall aux élections a été perçue comme une victoire pour la démocratie régionale. Wade avait également été accusé de cibler ses rivaux politiques.
En 2023, le Sénégal connaît une situation similaire. Ousmane Sonko, l’opposant politique sénégalais, a été condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » et a été acquitté des accusations de viol. Sonko et ses partisans voient cette condamnation comme une tentative de Sall d’écarter un rival politique important avant l’élection présidentielle de 2024. En outre, la condamnation pourrait potentiellement rendre Sonko inéligible pour l’élection, ajoutant à l’accusation selon laquelle Sall cherche à sécuriser sa réélection.
De plus, des restrictions ont été imposées sur l’internet et les réseaux sociaux à la suite de la condamnation de Sonko, limitant la capacité des citoyens à communiquer et à organiser des manifestations. Cette stratégie a également été utilisée en 2021 lors des protestations déclenchées par l’arrestation de Sonko, suggérant une tendance à la répression des protestations numériques par le gouvernement.
Comme en 2012, les actions du président actuel suscitent des inquiétudes quant à l’avenir de la démocratie sénégalaise. Si Sall suit la voie de Wade en cherchant à assurer sa réélection en éliminant ses rivaux, cela pourrait avoir des conséquences sérieuses pour la stabilité du pays. Cependant, il reste encore beaucoup de questions sans réponse. Les accusations de Sonko tiendront-elles devant la cour de l’opinion publique? Macky Sall utilisera-t-il réellement des changements constitutionnels pour briguer un troisième mandat? Et le peuple sénégalais acceptera-t-il une telle manœuvre, ou verra-t-on une répétition des protestations de 2012? Seul le temps nous le dira.
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