Il est autant difficile de lutter contre la corruption que d’être un combattant qui en dénoncent les cas. À l’occasion de la journée africaine de lutte contre la corruption ce mardi, Amnesty International publie un rapport sur la situation dans 19 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Dans ces pays, les défenseurs des droits humains qui y combattent la corruption risquent arrestations, harcèlement, placements en détention, lourdes amendes. Certains risquent même la mort. Dans ce rapport, Amnesty s’est intéressé à 31 de ces personnes actuellement menacées.
Selon Liliane Mouan, conseillère sur la corruption et les droits humains à Amnesty International à Dakar. En dépit du fait que la majorité des Etats membres de l’Union Africaine aient ratifié la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, la corruption perdure avec la même intensité en Afrique et prospère dans un climat de restrictions draconiennes des droits humains et de l’espace civique, qui limite la capacité des défenseurs des droits humains à demander des comptes à des acteurs puissants au sujet de la corruption.
« On ne peut pas dire qu’il y ait un pays spécifique où la situation est la plus alarmante. Ce que nous avons constaté, c’est que dans ces pays, les autorités ont adopté des lois répressives pour restreindre l’exercice des droits fondamentaux et utiliser certaines lois existantes pour faire taire les voix critiques, y compris les lanceurs et lanceuses d’alerte, qui jouent un rôle crucial en signalant ces agissements. Parallèlement, les défenseurs des droits humains qui essaient de combattre la corruption sont confrontés à un manque de lois permettant de les protéger, à des institutions judiciaires biaisées et à une culture d’impunité qui laisse justement les pratiques malhonnêtes et les abus de pouvoir impunis », précise Liliane Mouan sur RFI.
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