L’annonce récente de la découverte d’un gisement colossal de phosphate en Norvège par la société Norge Mining, semble bouleverser l’équilibre établi du marché de ce précieux minerai. Selon la presse européenne, ce gisement pourrait contenir jusqu’à 70 milliards de tonnes de phosphate. Pour bien mesurer l’impact de cette nouvelle, il faut savoir que le phosphate est un élément clé dans la construction des batteries au phosphate de fer-lithium des voitures électriques, des panneaux solaires et des puces électroniques.
Au Maroc, premier fournisseur de phosphate de la zone euro, cette annonce suscite de l’inquiétude. En effet, le royaume chérifien est l’actuel deuxième producteur mondial de phosphates, après la Chine. L’exploitation du phosphate représente une part significative de son économie, comptant pour plus de 20% des exportations et environ 10% du PIB en 2020. En outre, les réserves marocaines, estimées à 50 milliards de tonnes, représentent plus de 70% des réserves mondiales connues.
La récente découverte en Norvège met donc le Maroc en position délicate. La présence de ce nouveau concurrent européen, avec un accès direct aux marchés de l’Union, pourrait priver le Maroc d’un client majeur. Cette perspective n’est pas à prendre à la légère, étant donné l’importance de la zone euro en tant que client du royaume.
Cela étant dit, la concrétisation de ce nouveau gisement prendra du temps et offre une fenêtre d’opportunité pour le Maroc afin de réajuster ses stratégies commerciales. Le pays pourrait donc saisir cette occasion pour renforcer ses liens avec d’autres marchés, tout en se préparant à la compétition accrue qui s’annonce sur le marché européen du phosphate. Une telle situation exige une réaction proactive et stratégique de la part du Maroc pour maintenir sa position dominante dans l’industrie du phosphate.
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