Face aux multiples défis de la défense nationale, la France se prépare à augmenter de façon significative son budget militaire. L’objectif : renforcer toutes les branches des forces armées, en proie à une obsolescence de l’équipement et à une réduction des capacités suite à plusieurs années de conflits asymétriques. L’urgence se fait plus prégnante avec le contexte géopolitique instable, notamment suite au conflit en Ukraine.
D’une ampleur sans précédent, l’augmentation du budget de défense pour la période 2024-2030 est estimée à plus d’un tiers, atteignant le chiffre record de 413,3 milliards d’euros. De ce budget colossal, une enveloppe de 13,3 milliards d’euros sera consacrée aux dépenses extrabudgétaires. Plusieurs domaines vont bénéficier d’un renforcement substantiel. Ainsi, l’achat d’armements, incluant missiles à longue portée et torpilles lourdes, sera financé à hauteur de 16 milliards d’euros. Des budgets de 5 milliards d’euros seront consacrés à la défense aérienne, au renseignement et contre-espionnage, ainsi qu’aux drones.
L’innovation et la modernisation sont également au cœur de cette réforme budgétaire. Une enveloppe de 10 milliards d’euros sera consacrée au développement de technologies innovantes, dont les essaims de drones et les armes laser. Le secteur spatial recevra 6 milliards d’euros, et 4 milliards d’euros seront dédiés à la lutte contre les cyberattaques. Le maintien des forces armées en état opérationnel nécessitera une somme supplémentaire de 49 milliards d’euros.
La marine française bénéficiera d’investissements importants pour l’achat d’un porte-avions PANG et de 15 frégates FDI. Les forces terrestres seront dotées d’un programme de modernisation SCORPION visant à améliorer les véhicules terrestres, dont les chars Leclerc. Quant à l’armée de l’air, elle prévoit l’achat de 32 nouveaux avions de combat à Dassault Aviation.
Malgré ce regain d’investissement, les chefs d’état-major de l’armée française restent préoccupés. Le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées, a déclaré que « vingt années de conflits asymétriques ont conduit à des arbitrages réduisant certaines capacités« , notamment en termes d’artillerie à longue portée et de munitions. Le chef d’état-major de la marine, l’amiral Pierre Vandier, a souligné la taille réduite de la flotte, tandis que le chef de l’armée de l’air, Stéphane Mille, a déploré la réduction du nombre de chasseurs. Cette situation critique appelle à une action rapide et efficace pour garantir la sécurité et la souveraineté de la France.
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