La guerre en Ukraine a provoqué des conséquences inattendues bien au-delà de ses frontières, avec un impact particulièrement préoccupant sur l’approvisionnement mondial en produits agricoles essentiels. L’Ukraine, souvent surnommée « le grenier de l’Europe« , est l’un des plus grands exportateurs mondiaux de blé et de maïs, tandis que la Russie est également un acteur majeur sur le marché du blé. La perturbation des récoltes et des chaînes d’approvisionnement en raison du conflit a entraîné une hausse spectaculaire des prix de ces céréales, touchant aussi bien les producteurs que les consommateurs à l’échelle mondiale.
De plus, l’Ukraine est le premier exportateur mondial d’huile de tournesol, un ingrédient essentiel dans de nombreux produits alimentaires. La diminution des exportations de cette huile, en raison de la guerre, a mis à mal les marchés internationaux, exacerbant les préoccupations déjà existantes concernant la sécurité alimentaire dans de nombreuses régions du monde. Le secteur mondial de l’agriculture a subi un autre coup dur avec une récente annonce de la Thaïlande. Alors que l’Inde, premier producteur mondial de riz, a récemment déclaré un moratoire sur l’exportation de riz blanc non basmati, la Thaïlande, le deuxième producteur, a indiqué qu’elle réduirait ses récoltes de riz. Bien que les raisons et les méthodes soient différentes, l’impact sur le marché mondial de l’alimentation pourrait être similaire.
La Thaïlande, qui produit 15 % du riz mondial, souffre d’un manque de précipitations, ce qui l’oblige à adopter des mesures d’économie d’eau. En conséquence, le pays encourage ses agriculteurs à réduire les cultures de riz, une céréale gourmande en eau. Ces actions, si elles peuvent sembler prudentes dans le contexte de la sécheresse, pourraient avoir des répercussions mondiales considérables, notamment en Afrique. Alors que la production de riz en Thaïlande risque de diminuer, la demande mondiale de riz reste forte, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix.
Déjà, les prix du riz ont augmenté de 11,5 % sur un an et de 3 % depuis le début de l’année, atteignant les niveaux les plus élevés en 11 ans. La consommation mondiale de riz est estimée à 495 millions de tonnes par an, ce qui fait du riz la céréale la plus consommée par 3,5 milliards de personnes dans le monde. La situation pourrait avoir des conséquences particulièrement préoccupantes pour l’Afrique. Le continent, qui dépend déjà fortement des importations de céréales comme le blé et le riz, pourrait être gravement touché par une réduction de l’offre mondiale.
Cela pourrait entraîner une augmentation des prix, rendant cette denrée alimentaire de base de plus en plus cher pour de nombreux africains. La situation actuelle souligne la nécessité de diversifier les sources de production agricole et de favoriser les cultures moins gourmandes en eau. Les Nations Unies, par le biais de la Food and Agriculture Organization (FAO), encouragent la culture de céréales comme le millet et le sorgho, qui nécessitent moins d’eau que le riz.
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