Ces vingt dernières années, la République démocratique du Congo a connu de spectaculaires progrès dans l’accès à l’éducation, en profitant de financements d’organisations internationales (Banque mondiale, UNICEF, AFD…). Le secteur privé s’est également associé à ces efforts, grâce à des fondations comme celles d’Orange, de Vodacom ou de BGFIBank, qui opère plus largement dans les 11 pays où le groupe est implanté.
RDC : devenue gratuite, la scolarisation grimpe en flèche
2002. Le conflit armé qui a ravagé la République démocratique du Congo (RDC), le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale, s’achève progressivement. Dans une volonté d’assurer sa reconstruction, la RDC fait partie des sept pays en développement à intégrer le Partenariat mondial pour l’éducation (PME), nouvellement créé. Ce programme international vise à mobiliser le soutien financier à destination des systèmes éducatifs, ces fonds pouvant venir d’États, d’organisations internationales, du secteur privé ou de la philanthropie individuelle.
Depuis 2002, les organisations internationales ont accordé d’importantes subventions au secteur éducatif congolais, avec une intensification des efforts ces dix dernières années. L’Agence française de développement (AFD) a ainsi débloqué un plan de financement longue durée, entre 2014 et 2019, pour soutenir la structuration du système scolaire de la RDC et assurer l’accueil d’une population scolaire en plein boom — elle est passée de 12 à 20 millions d’élèves sur la période.
En 2020, L’UNICEF a accordé à la RDC une double subvention de 15 et 20 millions de dollars, pour répondre aux conséquences du Covid-19 sur le système éducatif, et assurer un « financement accéléré » des besoins en éducation du pays. La même année, la Banque mondiale a débloqué 800 millions de dollars pour financer le crucial « Projet pour l’équité et le renforcement du système éducatif » (PERSE), via l’Association internationale de développement (IDA). « Le PERSE va aider le gouvernement à mettre en œuvre la réforme sur la gratuité de l’enseignement primaire en renforçant les systèmes de gouvernance et la qualité de l’enseignement. Grâce à cet appui, plus de 9 millions d’enfants vont pouvoir être réinscrits et retourner en classe, lorsque les écoles rouvriront après le confinement », commentait à l’époque Scherezad Joya Monami Latif, responsable de l’éducation à la Banque mondiale.
Ces aides publiques ont largement participé au spectaculaire renforcement de la scolarisation en RDC. L’école primaire est effectivement devenue gratuite. Le nombre d’élèves inscrits pour le cycle primaire est passé de 5,46 millions en 2002 à 18,79 millions en 2020 — soit une multiplication par 3,5 en moins de 20 ans. Plus globalement, le taux d’achèvement du primaire en RDC est passé de 29 % en 2002 à 70 % en 2023. Le 10 juillet 2023, le président congolais Félix Tshisekedi s’est même fixé l’objectif d’élargir la gratuité au reste du secteur éducatif. « L’éducation pour moi passe avant les mines, avant le lithium… Nous avons fait de notre mieux pour mettre en place la gratuité de l’enseignement primaire, mais pourquoi ne pas l’élargir en secondaire et à l’Université ? », a-t-il déclaré.
Pour autant, les défis à relever restent immenses : un quart environ des enfants en âge d’être scolarisés n’intègrent pas le cycle du primaire, et entre 5 et 10 % le commencent mais ne l’achèvent pas. Au-delà, la qualité de l’enseignement reste problématique : 73 % des enfants scolarisés n’ont pas les compétences de base en lecture et 81 % ne maîtrisent pas les mathématiques.
Le secteur privé au soutien de l’éducation congolaise
Mais les pouvoirs publics ne sont pas seuls dans cette lutte pour la scolarisation en RDC : le secteur privé s’investit lui aussi toujours plus, notamment via des fondations d’entreprises. Depuis 2013, la fondation Orange a ainsi piloté la construction d’écoles en milieu rural, qui ont permis la scolarisation de plus de 1 000 enfants. Depuis 2019, l’opérateur a développé un vaste programme d’écoles numériques, créant 17 établissements de ce type dans tout le pays : ils ont assuré la formation de plus de 5 000 élèves aux outils digitaux, et la sensibilisation de 10 000 autres enfants à ces technologies.
De son côté, la fondation Vodafone soutient depuis 2013 le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l’ONU pour assurer l’accès à l’éducation des enfants réfugiés, avec plusieurs programmes dans une RDC encore sujette à de graves violences. La fondation de Vodacom Congo a quant à elle financé la réhabilitation d’une dizaine d’écoles, de deux instituts de formation et de quatre universités en RDC. Elle a également fourni 1 000 bancs-pupitres aux écoles de Kinshasa et 100 bancs à l’Université de Kimpese/Bas-Congo. Vodacom a enfin mis en place une bourse d’études qui envoie chaque année 20 étudiants congolais dans une université en Afrique du Sud.
Autre initiative : la Fondation BGFIBank a remis, en mai 2023, des kits et des matériels scolaires aux écoles de la cité de Tshela, dans la province du Kongo Central. Selon Hermann Yerfol Yeo, Directeur Général Adjoint de BGFIBank RDC présent sur place, la fondation a fait de l’éducation son « domaine d’intervention prioritaire », en rappelant qu’elle « figure au premier plan des objectifs de développement durable que se sont fixés les Nations-Unies et qui vont guider le programme d’action mondial à l’horizon 2030 ». Trois écoles primaires ont ainsi pu bénéficier d’équipements flambants neufs, point de départ d’un soutien que la Fondation BGFIBank veut intensifier. « C’est le début d’un long parcours d’accompagnement du secteur de l’éducation dans le territoire de Tshela dans le Kongo Central et partout en RDC », s’est félicité Hermann YERFOL YEO.
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