Dans le contexte d’une guerre commerciale de plus en plus tendue, la Chine a choisi d’exprimer sa puissance économique en frappant là où ça fait mal : l’industrie du drone. Les drones, si prisés aux États-Unis, se trouvent être un secteur dominé par les fabricants chinois, ce qui fait du pays un maillon crucial de cette chaîne de valeur. Par conséquent, la récente décision de Pékin de renforcer le contrôle des exportations de drones est un coup porté à l’estomac de l’économie américaine. La Chine, en tant que leader incontesté de la fabrication de drones, a fait trembler le marché mondial avec cette annonce. La majorité des drones vendus aux États-Unis sont fabriqués par l’entreprise chinoise DJI.
Les forces de sécurité américaines elles-mêmes sont dépendantes de ces drones, accentuant la gravité de ce nouveau défi. De plus, plusieurs bureaux gouvernementaux aux États-Unis, dont la Floride, le New Jersey, New York et Washington DC, utilisent des drones chinois dans le cadre de leurs activités, y compris au sein de certains services de police. En réponse à la limitation des importations américaines par la Chine, Pékin a riposté en contrôlant ses propres exportations, ciblant plus particulièrement les drones et équipements associés. Cette décision n’affecte pas seulement les États-Unis, mais aussi le reste du monde.
Selon le ministère du Commerce chinois, cette nouvelle restriction prendra effet à partir du 1er septembre et concernera aussi bien les drones militaires que certains drones grand public. Face à cette décision, les pays importateurs devront obtenir une autorisation pour importer des produits de ces catégories, une mesure qui fait écho à celle imposée par les États-Unis à la Chine. Pékin, fort de sa position dominante dans l’industrie du drone, peut se permettre de resserrer les vis sans craindre une réelle concurrence.
L’Europe également en a pour son compte dans un autre domaine
L’Europe, elle aussi, n’est pas épargnée par l’influence croissante de la Chine. Dans l’industrie automobile par exemple, la position de l’Europe est plus que précaire. L’Union européenne aspire à devenir une force majeure dans la production de véhicules électriques, mais la dépendance aux importations pour les matériaux de base pourrait entraver cette ambition. En effet, la production de batteries pour voitures électriques pourrait être la prochaine épine dans le pied de l’Europe. En dépit des efforts pour attirer des constructeurs automobiles chinois et pour investir dans des entreprises comme Xpeng, une firme chinoise de véhicules électriques, l’Europe est confrontée à une pénurie potentielle de batteries pour voitures électriques.
L’Union européenne dépend largement des importations pour cinq matériaux clés nécessaires à la production de batteries : le cobalt, le nickel, le lithium, le manganèse et le graphite naturel. Ces matières premières sont majoritairement importées de pays tiers sans accords de libre-échange garantissant un approvisionnement durable.
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