Maghreb: un classement Forbes place une milliardaire au centre d’une grosse polémique

Le classement Forbes est largement reconnu comme l’un des baromètres les plus influents de la richesse et du pouvoir économique à travers le monde. Chaque année, Forbes évalue et publie des listes de personnalités, d’entreprises et de marques selon divers critères, allant de la richesse nette des individus aux revenus des entreprises, en passant par la valeur des marques et leur influence. Le classement le plus célèbre est sans doute la liste des milliardaires, qui recense les individus les plus riches du monde. Ces listes, en plus de servir de référence pour l’industrie et les médias, soulèvent également des débats sur la distribution de la richesse, la réussite entrepreneuriale et les dynamiques socio-économiques mondiales.

Au cœur du Maroc, une polémique fait rage autour de Salwa Idrissi Akhannouch, épouse de l’actuel chef du gouvernement marocain et figure emblématique de l’industrie du commerce de détail en Afrique. Accusée par une frange de la population de profiter de la législation locale pour maximiser ses profits, la milliardaire et son groupe sont désormais au centre d’un débat qui dépasse largement le cadre du commerce et de l’entrepreneuriat.

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Qui est Mme Akhannouch?

Salwa Akhannouch est une figure emblématique du paysage entrepreneurial marocain, jouant un rôle majeur à travers deux entités influentes : le Groupe Akwa et le Groupe Aksal. En tant que présidente du Groupe Akwa, un conglomérat opérant dans des secteurs tels que l’énergie, les médias et la distribution, elle a contribué au développement économique du Maroc et à la diversification de ses activités. Parallèlement, en dirigeant le Groupe Aksal, l’un des leaders du luxe et du retail dans le pays, elle a révolutionné le secteur de la mode et du luxe au Maroc. Sous sa direction, Aksal a introduit de nombreuses marques internationales de prestige et a donné naissance au Morocco Mall à Casablanca, l’un des centres commerciaux les plus grandioses d’Afrique qui emploie plus de 1000 personnes selon les dernières statistiques.

Un classement Forbes et une décision polémique

Ces réussites lui ont valu d’être classée parmi les 100 femmes d’affaires les plus puissantes de la région MENA en 2023 par Forbes. L’annonce récente par l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) concernant l’abolition de l’exemption de droits d’importation de 1 250 dirhams pour les achats en ligne internationaux a mis le feu aux poudres. Pour beaucoup de Marocains, cette décision a été perçue comme une tentative de protéger les intérêts des grandes enseignes commerciales au détriment du citoyen moyen comme le rapporte le site marocain Bladi. Dans ce contexte, le Groupe AKSAL, possédant la franchise exclusive de 45 grandes marques au Maroc, s’est retrouvé sous les projecteurs de l’opinion publique.

Depuis cette dernière est très critiquée sur la toile mais aussi dans certains cercles politiques et privés. Il serait réducteur de voir cette affaire uniquement comme un symbole des inégalités économiques du Maroc. Elle met en évidence des questions plus larges liées à la gouvernance, à l’équité fiscale et à la manière dont les politiques publiques peuvent, volontairement ou non, favoriser certains groupes au détriment de l’ensemble de la population. La polémique invite donc à une réflexion plus approfondie sur l’impact des décisions politiques sur les dynamiques économiques et sociales.

En somme, l’histoire de Salwa Akhannouch est à la fois celle d’une réussite entrepreneuriale impressionnante et celle d’un système qui mérite une introspection sérieuse. Alors que le débat continue de faire rage, une question reste en suspens : comment concilier prospérité économique et justice sociale dans un monde de plus en plus globalisé ? Le cas de cette milliardaire marocaine rappelle que trouver un équilibre entre ces deux objectifs est loin d’être une tâche aisée.

Une réponse

  1. Avatar de Mike
    Mike

    Tout comme d’habitude

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