Taïwan s’est retrouvé au centre d’une nouvelle controverse diplomatique alors que le Parlement centraméricain a pris une décision importante concernant la reconnaissance de l’île. Le Nicaragua, sous l’égide de Daniel Ortega, a obtenu le vote en faveur de la Chine en tant qu’observateur au sein de l’organisme régional, une décision qui a suscité des réactions vives à Taïwan. La situation souligne la complexité des relations internationales impliquant Taïwan et la Chine. Pékin considère Taïwan comme une partie intégrante de son territoire et s’oppose farouchement à toute tentative d’implication de l’île autonome dans les organisations internationales.
Cette opposition trouve son fondement dans la politique du « principe d’une seule Chine« , qui refuse la coexistence de deux entités distinctes représentant la Chine. Le Parlement centraméricain, composé de six États membres, a adopté la proposition nicaraguayenne visant à remplacer Taïwan par la Chine en tant qu’observateur permanent. Pour Taïwan, cette décision du Parlacen est perçue comme une nouvelle défaite diplomatique après la reconnaissance par le Honduras de la Chine en mars, entraînant la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan.
Le ministère des Affaires étrangères de Taïwan a vivement réagi à cette décision en qualifiant le Nicaragua de « pion » de la Chine. Les autorités taïwanaises accusent Daniel Ortega de se soumettre aux intérêts chinois pour servir leur agenda diplomatique et manipuler le « principe d’une seule Chine » afin de préserver son pouvoir. Cette situation a suscité des préoccupations quant à la perte des droits et de la voix de Taïwan au sein du Parlacen. Les répercussions de cette décision sont significatives.
Pour Taïwan, cela marque un nouvel affaiblissement de sa position diplomatique, notamment en Amérique latine. Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a exprimé ses inquiétudes quant à l’expansion de l’autoritarisme en Amérique latine, considérant cette situation comme une menace pour les valeurs démocratiques mondiales. Face à cette situation, Taïwan a annoncé son retrait du Parlacen pour préserver sa souveraineté et sa dignité. Néanmoins, ce retrait ne devrait pas avoir d’impact sur la participation de Taïwan à d’autres organisations régionales, telles que la Banque centraméricaine pour l’intégration économique et le Système d’intégration centraméricain.
Du côté chinois, le ministère des Affaires étrangères s’est réjoui de la résolution du Parlacen en faveur de la Chine en tant qu’observateur permanent. Pour Pékin, cette décision reflète une nouvelle fois l’adhésion croissante à la politique du « principe d’une seule Chine« . Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a souligné que cette tendance était inévitable et reflétait les aspirations du peuple.
Depuis l’arrivée au pouvoir de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen en 2016, les tensions entre la Chine et Taïwan se sont intensifiées. La Chine a renforcé sa pression militaire et a réussi à convaincre plusieurs alliés diplomatiques de Taïwan de rompre leurs relations officielles. Cette situation soulève des questions sur la stabilité des relations internationales dans la région et sur l’avenir de Taïwan sur la scène mondiale.
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