Même en tant qu’alliés, des pays peuvent maintenir des rivalités souterraines, leurs intérêts nationaux divergents provoquant parfois des frictions malgré une collaboration apparente. Cette dualité, entre alliance et compétition, est le reflet de la complexité des relations internationales où coopération et confrontation peuvent coexister. La relation complexe entre l’Inde et la Chine, deux piliers du groupe BRICS, a connu ces dernières années de nombreuses montées de tensions. Alors que le G20 à New Delhi devait être une opportunité pour apaiser ces tensions, l’absence annoncée du président chinois Xi Jinping a remis en lumière l’étendue des différends entre ces deux géants.
Une absence qui sera remarquée puisque ce rendez-vous est souvent honoré par les puissants leaders du monde. Hormis cette annonce, une autre semble inquiéter les experts. L’Inde vient d’annoncer des manœuvres militaires à proximité de sa frontière disputée avec la Chine. Ces manœuvres, qui se dérouleront sur 11 jours, ont un timing délicat, coïncidant avec la tenue du G20 à New Delhi.
Historiquement, les frictions entre les deux pays ne sont pas nouvelles. L’affrontement de 2020 à la frontière himalayenne, causant la mort de 20 soldats indiens et de quatre soldats chinois, n’a fait qu’exacerber une situation déjà tendue. Les revendications territoriales, symbolisées par la publication d’une carte par Pékin, revendiquant des terres indiennes, ont envenimé les relations, entraînant un déploiement massif de troupes des deux côtés de la Ligne de contrôle effectif (LAC).
D’autres tensions…
Pourtant alliées au sein des BRICS, les deux pays rivaux ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde en dehors de ce cadre. Et les tensions ne sont pas uniquement territoriales. Les relations économiques entre ces deux puissances sont également sous pression. Des différends commerciaux se sont multipliés, et l’Inde a activement cherché à diversifier ses partenariats stratégiques. Le rapprochement notable de New Delhi avec des pays comme les États-Unis, le Japon et l’Australie, en particulier via le groupe Quad, est perçu par Pékin comme une tentative de contrebalancer son influence en Asie-Pacifique.
En outre, l’Inde a mis l’accent sur le renforcement de sa présence le long de la frontière contestée, notamment par des investissements majeurs dans des projets d’infrastructures. L’objectif affiché est de consolider sa position, tout en tissant des liens plus étroits avec l’Occident. Ces efforts, couplés à des expulsions mutuelles de journalistes, ont amplifié les méfiances mutuelles.
En fin de compte, alors que le G20 est traditionnellement un lieu de dialogue et de coopération entre les grandes économies mondiales, la récente manœuvre militaire de l’Inde à proximité de la frontière chinoise et l’absence de Xi Jinping signalent une escalade potentielle dans cette rivalité. L’avenir de la coopération entre ces deux puissances du BRICS demeure incertain, et le monde observe attentivement.
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