Suite aux tensions géopolitiques et aux sanctions financières imposées par les pays occidentaux, la Russie intensifie son mouvement de dédollarisation. Le Kremlin, en quête d’alternatives aux monnaies occidentales après les sanctions drastiques dont elle fait l’objet après le début de la guerre en Ukraine, a notablement augmenté l’usage du yuan chinois dans ses transactions commerciales, faisant de cette monnaie un pilier de son commerce international. Les chiffres démontrent que le Yuan est désormais utilisé dans une proportion significative des échanges commerciaux de la Russie, tant avec la Chine qu’avec d’autres partenaires.
En effet, le Yuan représente 75 % des échanges commerciaux de la Russie avec la Chine et 25 % de ses transactions avec d’autres pays. Cette stratégie s’inscrit dans une tendance mondiale, où plusieurs nations, notamment les pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), cherchent à réduire leur dépendance au dollar américain et à équilibrer les rapports de force économiques à l’échelle mondiale.
Réduire l’impact des sanctions occidentales
Ces pays cherchent également à réduire les impacts d’éventuelles sanctions en cas de désaccord avec les occidentaux. Dans cette perspective, la capacité de la Russie à résister aux sanctions est devenue un modèle pour les pays qui se disent non alignés. La Chine, un autre acteur clé de ce mouvement, encourage vivement l’utilisation du yuan, concluant des accords de swap de devises et promouvant son usage dans le commerce international.
La démarche de dédollarisation est également visible en Afrique. Des pays comme la Zambie ont conclu des accords avec la Chine pour utiliser leurs monnaies nationales dans les transactions commerciales et les projets bilatéraux. Cette évolution illustre la volonté croissante des nations de diminuer leur dépendance vis-à-vis du dollar, tout en cherchant à stabiliser leur monnaie nationale et à renforcer leur souveraineté monétaire.
Un mouvement qui s’amplifie
En parallèle, d’autres puissances émergentes telles que l’Inde explorent des voies similaires. En réponse à la précarité induite par les sanctions américaines, le pays envisage l’internationalisation de sa propre monnaie, la roupie, et l’intégration de ses systèmes de paiement avec ceux d’autres pays pour les transactions transfrontalières.Cependant, malgré ces initiatives de diversification monétaire, le dollar américain demeure prédominant sur la scène internationale, constituant une part majeure des transactions et des réserves de change mondiales. Des figures influentes, dont la secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, ont toutefois souligné les risques potentiels pour l’hégémonie du dollar, notamment en raison de l’utilisation de sanctions financières liées à son rôle.
Alors que la dédollarisation se profile comme une tendance de fond, marquée par une volonté collective d’affaiblir la suprématie du dollar et de diversifier les réserves monétaires, la question demeure de savoir comment ces dynamiques influenceront à terme les équilibres économiques mondiaux et la capacité des États-Unis à exercer leur influence par le biais de la puissance financière du dollar.
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