La Chine est actuellement témoin d’une vague de divorces parmi les plus riches de la nation, provoquant une réaction inattendue du régulateur des valeurs mobilières du pays. Au moins huit actionnaires majeurs de sociétés cotées ont transféré cette année des actions d’une valeur de 3,9 milliards de dollars à leurs ex-conjoints, selon Bloomberg. Cette tendance a incité l’organisme chinois de réglementation des valeurs mobilières à sévir contre les ventes importantes d’actions à la suite de ruptures conjugales.
Au cœur de la répression se trouve une règle sur les valeurs mobilières qui restreint les dirigeants d’entreprises et les actionnaires détenant plus de 5 % du capital à vendre seulement 2 % du flottant sur le marché dans un délai de 90 jours. Cette mesure a été mise en place après que certains actionnaires majeurs de sociétés chinoises cotées ont vendu des actions substantielles dans ces sociétés peu de temps après leur divorce, selon Bloomberg. La moitié des huit anciens couples ont annoncé leur intention de vendre leurs actions quelques semaines ou mois après leur rupture, suscitant ainsi des inquiétudes quant à l’utilisation du divorce comme moyen de contourner la réglementation des valeurs mobilières.
Avant cette répression, malgré la limite de 2 % sur les ventes d’actions, les actionnaires pouvaient vendre au moins 4 % de leurs actions détenues après leur divorce, une faille dans le système réglementaire qui a attiré l’attention des autorités. La Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières, ou CSRC, a répondu aux préoccupations du marché en s’engageant à combler cette lacune. En juillet, la CSRC a déclaré qu’elle était attentive à cette tendance et qu’elle prendrait des mesures pour prévenir les abus.
Un mois plus tard, les principales bourses de Shanghai et de Shenzhen ont annoncé qu’elles continueraient d’appliquer les mêmes limites de 2 % aux ventes d’actions aux principaux actionnaires, même après les divorces. Cette réaction des autorités chinoises témoigne de leur engagement à maintenir l’intégrité du marché des valeurs mobilières et à empêcher toute manipulation ou utilisation abusive des règles pour maximiser les profits après un divorce.
Il est important de noter que les raisons des divorces parmi les riches actionnaires chinois ne sont pas encore claires. Cependant, cette tendance a suscité des préoccupations quant à son impact potentiel sur le marché boursier chinois, en particulier à un moment où Pékin cherche à renforcer la confiance dans son économie en déclin et à stimuler les marchés qui peinent à se redresser après les turbulences provoquées par la pandémie de COVID-19. En juillet, les investisseurs ont vendu un montant record de 12 milliards de dollars d’actions chinoises, selon les données de JPMorgan, indiquant une certaine incertitude et une volatilité sur les marchés chinois.
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