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France: quand l’Algérie envoie balader les constructeurs automobiles

En pleine mutation de son secteur industriel, l’Algérie affiche clairement ses intentions vis-à-vis des constructeurs français. Le pays semble déterminé à rédiger un nouveau chapitre de sa stratégie industrielle, malgré les tensions qui persistent entre Paris et Alger. Le message est sans équivoque : le retour des constructeurs français sur le sol algérien n’est pas imminent. Cette position a été réaffirmée par Ali Aoun, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, lors d’une visite à la future usine Fiat à Tafraoui, à Oran.

Il déclare ainsi que pour les industriels de l’Hexagone, « ils attendront le jour où on décidera« . Cette position trouve ses racines dans la décision de 2020 du gouvernement algérien de mettre fin au dispositif fiscal d’importation des kits d’assemblage. Cette mesure a conduit à l’arrêt de l’usine Renault à Oued Tlelat, et à la fermeture d’autres sites d’assemblage tels que Hyundai, Kia et Volkswagen.

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Des tensions politiques vives

En toile de fond, les relations économiques entre l’Algérie et la France sont teintées de méfiance. Les tensions politiques et économiques entre les deux pays, historiquement liés mais souvent en désaccord, influencent indéniablement le secteur automobile et différents domaines dont la diplomatie. Cette situation complexe est encore exacerbée par les procédures judiciaires à l’encontre des propriétaires de certaines usines d’assemblage, tous condamnés à des peines de prison, à l’exception de Renault Algérie Production, qui, bien que non poursuivie, reste fermée faute de matière première.

Cependant, malgré ce climat tendu, l’Algérie ne ferme pas totalement la porte. Elle a introduit de nouvelles réglementations pour la construction et l’importation de véhicules, publiées en novembre 2022. Le groupe Stellantis, quant à lui, est sur le point de concrétiser un projet ambitieux : l’érection d’une usine pour fabriquer des voitures Fiat à Oran, avec un investissement de 200 millions d’euros. Une lueur d’espoir, peut-être, pour une industrie en pleine révolution.

Mais l’Algérie reste ferme sur ses conditions. Comme l’a rappelé le ministre Aoun, avant toute importation, un investisseur doit commencer la réalisation de son usine, comme l’a fait Fiat. Cette exigence montre la volonté de l’Algérie de renforcer son tissu industriel local tout en conservant son pouvoir de décision. Les représentants de JAC et Opel, qui ont reçu des agréments, sont donc prévenus : avant d’importer, il faudra investir sur place. Une nouvelle ère semble donc s’ouvrir pour l’industrie automobile en Algérie, où les cartes sont rebattues et les règles du jeu redéfinies.

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