Dans le monde de la technologie, le germanium et le gallium sont plus que de simples métaux. Ils jouent un rôle vital dans la fabrication de dispositifs de pointe, de l’électronique aux équipements militaires. Alors que la demande mondiale pour ces métaux stratégiques ne cesse d’augmenter, la décision surprenante de la Chine de ne rien exporter, ne serait-ce qu’un seul gramme de ces produits en août révèle l’intensité croissante des tensions géopolitiques. Le germanium, essentiel dans les produits solaires, les fibres optiques et même dans certaines applications militaires comme les lunettes de vision nocturne, est un métal que l’on ne trouve pas à l’état naturel.
De même, le gallium, indispensable à la fabrication de composés utilisés dans les puces radiofréquences des téléphones mobiles et la communication satellite, est tout aussi rare. Ces métaux, généralement obtenus comme sous-produits de la raffinerie d’autres métaux, ont une importance stratégique pour plusieurs industries. La Chine, détenant environ 80% de la production mondiale de ces métaux, a manifestement pris une position ferme en août, ne permettant aucune exportation. Ce geste inimaginable il y a peu, est d’autant plus frappant que les données douanières montrent que les exportations de germanium étaient plus que doublées en juillet par rapport à juin, et que les exportations de gallium étaient également importantes.
Une réaction aux sanctions
La décision de la Chine semble être une réponse directe aux mesures prises par les États-Unis et d’autres alliés pour restreindre l’accès à des technologies stratégiques. En effet, l’administration américaine a récemment lancé des règles visant à couper les exportations de puces clés et d’outils semi-conducteurs vers la Chine, tout en incitant des pays alliés à faire de même.
Cette « guerre des métaux » intervient dans un contexte de tensions technologiques grandissantes entre les États-Unis et la Chine, où chacun cherche à maintenir une longueur d’avance dans le domaine technologique.Outre ces sanctions, la Chine renforce sa position en exploitant le cloud computing pour conserver son avantage technologique, tout en imposant des restrictions sur les informations liées à la sécurité nationale, créant ainsi un environnement commercial potentiellement défavorable pour les entreprises étrangères.
En fin de compte, cette escalade des tensions autour de l’exportation de métaux rares et de technologies avancées illustre la complexité et l’intensité de la rivalité entre deux des plus grandes puissances mondiales. Alors que chaque pays prend des mesures pour protéger ses intérêts stratégiques, l’avenir des industries technologiques mondiales reste en suspens.
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