Face à la Russie, la faiblesse européenne exposée dans ce secteur

Fusée SpaceX (Photo DR)

L’Europe se retrouve actuellement dans une position délicate. Les tensions géopolitiques exacerbées par la guerre en Ukraine et l’offensive russe ont révélé une faiblesse cruciale dans l’indépendance spatiale du vieux continent. Là où l’espace était autrefois considéré comme un sanctuaire, il est devenu un nouveau terrain d’affrontement. Dans ce contexte, le projet Galileo de l’Europe, essentiel pour la souveraineté en matière de géolocalisation, se retrouve dans une impasse avec le boycott des technologies russes et l’indisponibilité des lanceurs habituels.

L’Europe, privée de son lanceur Soyouz, se tourne désormais vers SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, pour pallier ce déficit. Cette décision est intervenue à la suite d’un accord préliminaire entre l’Agence spatiale européenne (ESA) et SpaceX pour le lancement des quatre prochains satellites Galileo en 2024. Bien que cette démarche semble contradictoire, les circonstances actuelles l’ont rendue indispensable. L’implication précédente de SpaceX, en fournissant une connectivité essentielle en Ukraine, a sans doute facilité cette collaboration inattendue, montrant à quel point l’entreprise américaine pèse désormais dans la balance spatiale.

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Une alliance temporaire

Cette alliance temporaire expose cependant la dépendance de l’Europe vis-à-vis des acteurs non européens dans un secteur crucial. Il est à noter que l’engagement de SpaceX se fera depuis le sol américain, ce qui contraste avec les lancements précédents effectués depuis le centre spatial guyanais. Cette dépendance émerge au moment où l’Europe est déjà confrontée à une menace russe persistante, soulignant ainsi la faiblesse de l’Europe dans ce secteur clé.

Par ailleurs, le sombre panorama des lanceurs européens n’est pas sans rappeler l’urgence de la situation. Avec Ariane 5 à la retraite, Vega-C aux prises avec des problèmes techniques et Ariane 6 pas encore prête pour le vol inaugural prévu en 2024, l’Europe se retrouve dans un trou capacitaire. L’unique lanceur disponible, Vega, n’est pas dimensionné pour Galileo, laissant ainsi le continent sans option viable en stock.

Ne pas baisser les bras

L’Europe aspire néanmoins à regagner son indépendance spatiale. Le développement d’Ariane 6, bien qu’en retard, symbolise l’ambition de l’Europe de restaurer son autonomie dans le secteur spatial. Cette indépendance est cruciale pour la crédibilité et la souveraineté européenne, permettant ainsi une meilleure résilience face aux bouleversements géopolitiques actuels et futurs.

En guise de conclusion, la situation actuelle met en lumière la nécessité de collaborations pragmatiques en ces temps d’incertitudes. Cependant, elle souligne également l’importance pour l’Europe de nourrir ses ambitions spatiales et d’accélérer le développement de ses propres capacités de lancement. Dans un monde où la géopolitique s’entremêle de plus en plus avec le secteur spatial, l’Europe doit agir rapidement pour garantir sa place et sa sécurité dans l’arène spatiale globale.

3 réponses

  1. Avatar de Le Baikal
    Le Baikal

    L’incertitude touche , désormais, cette Europe autrefois rayonnante. L’Europe se meurt à petit feu et tous les secteurs sont touchés .

    1. Avatar de Пуппенфюрер Дисней
      Пуппенфюрер Дисней

      Про запуски « Роскосмоса » и Китая почитай. Если умеешь, конечно.

  2. Avatar de JONHY
    JONHY

    A partir du moment ou ce pays ne dispose pas de mines, il dépend fortement d’un autre pays pour son approvisionnement externe

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