L’impôt sur les milliardaires, sujet qui suscite un intérêt croissant au niveau international, est au cœur des débats politiques et économiques ces dernières années. L’Observatoire européen de la fiscalité a récemment estimé dans un rapport rendu public ce lundi, qu’un impôt de 2% sur les très hauts patrimoines pourrait potentiellement rapporter 40 milliards d’euros au niveau européen, soit sept fois plus que ce que ces individus paient actuellement en impôts. Ce chiffre atteindrait même plus de 200 milliards de dollars à l’échelle mondiale.
Le concept a été timidement évoqué par le gouvernement français, et elle a trouvé écho dans un rapport publié par l’Observatoire européen de la fiscalité. Selon cette analyse, les milliardaires du monde bénéficient de taux d’imposition effectifs incroyablement bas, variant de 0 à 0,5% de leur patrimoine. Cette situation découle en grande partie de l’utilisation fréquente de sociétés-écrans pour échapper à l’impôt sur le revenu. Le laboratoire de recherche est dirigé par l’économiste français Gabriel Zucman.
Pour mettre en œuvre cette proposition, l’Observatoire propose la création d’un impôt minimum mondial sur le patrimoine des quelque 2 800 milliardaires de la planète, avec un taux fixé à 2%. Ce concept rappelle celui de l’impôt minimum de 15% sur les bénéfices des entreprises, qui s’est progressivement étendu à l’échelle internationale suite à un accord sous l’égide de l’OCDE en 2021.
Plus de 200 milliards
Actuellement, les milliardaires européens ne s’acquittent que de six milliards de dollars d’impôts par an, selon les données de l’Observatoire. Cependant, l’imposition de leur patrimoine à hauteur de 2% pourrait potentiellement faire grimper ces recettes fiscales à 42,3 milliards de dollars en Europe, soit 40 milliards d’euros, et à plus de 200 milliards d’euros à l’échelle mondiale précise le rapport de l’Observatoire.
Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, qui a préfacé le rapport, estime que de telles recettes fiscales sont essentielles à une époque où les gouvernements sont confrontés à la nécessité d’investir massivement dans des secteurs tels que l’éducation, la santé, les infrastructures et la technologie. Cette proposition suscite donc un débat important sur la manière de réduire les inégalités et de financer des programmes sociaux cruciaux.
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