Dans un contexte de bouleversement géostratégique marqué par l’expansion de l’influence chinoise, l’Europe semble déterminée à faire entendre sa voix, en particulier dans le secteur de l’automobile. Les voitures électriques chinoises, avec des marques phares comme BYD, inondent les marchés occidentaux, ébranlant les fondements des constructeurs européens historiques. En réponse, la France, suivie potentiellement par l’Italie, envisage d’intensifier ses mesures de protectionnisme, notamment en réduisant les incitations pour ces voitures « Made in China« . Les critères de ces mesures seraient variés, allant de l’origine de la fabrication des voitures à l’énergie utilisée dans leur production.
Ces préoccupations s’inscrivent dans un contexte plus large de rivalités économiques et stratégiques entre l’Europe et la Chine. Il y a une décennie, la Chine dévoilait son projet des Nouvelles routes de la soie, un effort colossal visant à redéfinir les corridors du commerce mondial. Cependant, la réponse de l’Europe ne s’est pas fait attendre. En marge du sommet du G20, une alliance composée de l’Europe, de l’Inde et des États-Unis a annoncé la mise en place d’un corridor économique entre l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe. Une initiative qui se veut à la fois une réponse au projet chinois et une nouvelle voie d’intégration économique, promettant une révolution dans les échanges commerciaux.
Pas seulement dans le domaine des transports
Mais ce n’est pas seulement dans le domaine des transports que l’Europe ressent la pression. La récente annonce de la Chine concernant le contrôle accru de l’exportation de métaux rares, essentiels à la production de semi-conducteurs, a plongé l’Europe dans une position vulnérable. Ces métaux, notamment le gallium et le germanium, sont cruciaux pour l’industrie européenne, qui dépend fortement des importations chinoises.
Face à cette menace, l’Europe a fait preuve d’ingéniosité. Des initiatives telles que la récupération de métaux rares à partir de matériaux recyclés, comme les éoliennes, sont explorées au Royaume-Uni. Parallèlement, des centres de recherche comme l’IBIOIC collaborent avec des universités pour développer de nouvelles techniques d’extraction de ces métaux. Ces efforts visent à réduire la dépendance européenne vis-à-vis des importations étrangères et à garantir un approvisionnement sûr en métaux rares.
En résumé, alors que la Chine tente d’étendre son influence à travers des projets ambitieux et des restrictions stratégiques sur les ressources clés, l’Europe, avec le soutien de ses alliés, se prépare à répondre. Qu’il s’agisse du secteur automobile, des nouvelles routes commerciales ou de la course aux semi-conducteurs, une chose est claire : l’Europe est déterminée à défendre sa place sur l’échiquier mondial. Ces manœuvres et contre-manœuvres dessinent les contours d’un nouvel ordre mondial où la compétition et la collaboration coexistent.
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