Face aux enjeux géopolitiques croissants et aux tensions entre la Russie et l’Occident, la France intensifie ses efforts pour réduire sa dépendance énergétique envers Moscou. Historiquement, l’approvisionnement en uranium, un élément crucial pour l’énergie nucléaire française, a placé Paris dans une position délicate vis-à-vis de la Russie. Cependant, la dynamique pourrait changer avec l’annonce récente d’un investissement stratégique majeur par Orano.
Quête d’indépendance
Orano, l’entité précédemment connue sous le nom d’Areva, a dévoilé un projet ambitieux pour renforcer l’indépendance énergétique de la France. Avec un investissement de 1,7 milliard d’euros, l’entreprise prévoit d’accroître la capacité d’enrichissement d’uranium de son usine du Tricastin de plus de 30%. Cette expansion, prévue pour une première production en 2028, pourrait alimenter environ 120 millions de foyers en énergie bas carbone annuellement.
La nécessité d’une telle initiative est devenue évidente après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Cet événement a souligné les risques associés à une dépendance excessive à l’égard du mastodonte russe Rosatom pour l’approvisionnement en uranium. En prenant cette décision, la France ne cherche pas seulement à assurer sa sécurité énergétique, mais aussi à affirmer sa position géopolitique dans un monde en constante évolution.
Toutefois, le secteur de l’uranium est loin d’être simple, dominé par seulement quatre principaux acteurs mondiaux. Parmi eux, Rosatom détient une part impressionnante de 43%, suivie de près par Urenco, CNNC et Orano. Cette situation oligopolistique rend d’autant plus importante la décision d’Orano de renforcer ses capacités.
Une dépendance aussi aux USA…
La complexité des relations franco-russes dans le secteur nucléaire remonte aux années 1990, avec des controverses récurrentes. Les accusations selon lesquelles la France aurait utilisé son partenariat avec Rosatom pour évacuer des déchets nucléaires, par exemple, ont soulevé des questions de transparence et de sécurité.
Cependant, dans ce jeu délicat de la géopolitique, la France n’est pas seule. Un de ses plus puissants alliés doit aussi composer avec Moscou malgré les tensions géopolitiques actuelles… et à venir…
Les États-Unis, malgré leurs propres frictions avec la Russie, ont également continué à collaborer dans des domaines spécifiques, tels que l’uranium. En somme, le monde est témoin d’une période de transition où les pays sont de plus en plus poussés à reconsidérer et à redéfinir leurs alliances et leurs dépendances.
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