Les préfets des départements ont tenu leur deuxième conférence au titre de cette année. Les assises ont eu lieu les 16 et 17 novembre 2023 à Kandi dans le département de l’Alibori. Cette conférence a été co-présidée par les ministres Raphaël Akotègnon de la décentralisation et de la gouvernance locale et Alassane Séidou de l’intérieur et de la sécurité publique.
La persistance des actes intermittents de terrorisme dans la partie septentrionale du Bénin est l’une des thématiques abordées au cours de cette rencontre. Ce fut le lieu pour le ministre de l’intérieur de présenter aux préfets la situation sécuritaire avec à la clé les actes de terrorisme qui frappent de plein fouet le Bénin depuis plusieurs années.
La situation devient assez préoccupante d’autant plus que « l’extension des groupes armés terroristes du Sahel vers les pays côtiers du Golfe de Guinée entraine de graves conséquences aussi bien sur les communautés que sur les forces de défense et de sécurité chargées d’assurer leur protection », reconnait le ministre Alassane Séidou. Selon ce membre du gouvernement, « l’année 2023 a été meurtrière que 2022 en terme de statistiques d’attaques enregistrées ».
Le mode opératoire de ces groupes armés non identifiés consiste à s’en prendre directement ou de façon complexe aux symboles de l’Etat, aux positions des forces armées béninoises et leur convoi, aux commissariats de police et des postes de douanes à travers l’usage massif d’engins explosifs improvisés. Face à la situation, le gouvernement béninois ne baisse pas les bras. Le déploiement de l’opération MIRADOR dans toutes les parties septentrionales du pays en est une preuve irréfutable.
Cette opération « permet de contenir la menace et de contraindre les assaillants à un repli loin des lignes frontalières du Bénin », a fait savoir le ministre de l’intérieur. Cette stratégie mise en place pour mettre hors d’état de nuire l’ennemi semble visiblement montrer ses limites. En cause, les groupes terroristes ont changé de mode d’action en s’attaquant aux populations civiles.
Les autorités béninoises ne comptent pas s’en arrêter là, promet le ministre Alassane Séidou qui a rappelé au cours de cette conférence la construction en 2024 d’un poste frontalier de police informatisée et interconnectée entre pays membres de l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa).
« Ce projet permettra d’assurer une meilleure traçabilité de la circulation des personnes afin de lutter efficacement contre la criminalité transnationale organisée à nos frontières… », a-t-il rassuré. En attentant la mise en œuvre de ce projet, le ministre de l’intérieur et son collègue de la décentralisation ont invité les populations à une saine collaboration pour vaincre cet ennemi commun et invisible qui n’est rien d’autres que les groupes armés.
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