Dans un contexte médiatique mondial en pleine mutation, l’Afrique représente un champ de bataille crucial pour les médias français. Consciente de sa perte de vitesse dans cette région stratégique, France Médias Monde, appuyée par des financements supplémentaires du gouvernement français, a annoncé le lancement de nouveaux projets en Afrique, notamment à Dakar. Cette initiative intervient dans un climat où les médias français sont de plus en plus critiqués pour une couverture souvent jugée partial et alignée sur les intérêts français.
La récente expulsion des forces armées françaises de pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger combinée à la suspension des médias dits de propagande, a été très souvent soutenue par les opinions publiques nationales. Cela témoigne de la méfiance croissante à l’égard de la France.
Une érosion de l’influence française
Cette situation reflète une érosion de l’influence française dans ces pays, et par extension, remet en question la légitimité et la neutralité des médias français opérant en Afrique. En réponse, France Médias Monde prévoit, entre autres, la création d’un studio de télévision à Dakar pour France 24, avec l’objectif de diffuser des contenus spécifiquement adaptés au public africain.
En parallèle, le développement rapide d’internet et des réseaux sociaux a profondément transformé le paysage médiatique africain. L’émergence de médias locaux, défendant les intérêts et perspectives africaines, présente un défi de taille pour les médias traditionnels, notamment français, habitués à une influence sans conteste sur le continent. Le second projet de France Médias Monde à Dakar, consistant en une rédaction dédiée aux réseaux sociaux ciblant les jeunes Africains, semble être une tentative d’adaptation à cette nouvelle réalité.
Quel réel impact ?
Cependant, ces initiatives soulèvent des questions quant à leur capacité à réellement inverser la tendance de défiance envers les médias français. Les critiques sur la partialité de leur couverture de certaines crises africaines, ainsi que l’accusation de servir principalement les intérêts de la France, restent des obstacles majeurs à surmonter. Le financement direct par le gouvernement français de ces projets pourrait d’ailleurs accentuer ces perceptions.
Enfin, la stratégie de France Médias Monde semble reconnaître l’importance de se réinventer pour rester pertinent dans un environnement médiatique africain de plus en plus diversifié et autonomisé. L’arrivée des médias russes, turcs et chinois change la donne en plus des médias nationaux.
L’impact des avancées des pays rebelles
Les avancées en terme de communication des nouvelles autorités militaires qui n’hésitent pas à mettre la lumière sur les défaillances des attitudes françaises en Afrique jouent en défaveur des intitiatives françaises. Un exemple totalement illustratif est la manière dont les médias français dans leur ensemble affirmaient à cor et à cri que l’armée malienne ne pouvait pas reprendre le contrôle de la ville de Kidal.
Un revers cinglant pour ces médias est récemment venu du Mali, appuyant clairement les thèses selon lesquelles la France ne veut pas le bien du pays. Autre détail non moins négligeable. Les haines distillées sur certains médias français en France envers les africains, arabophones ou noirs seront abondamment relayés sur le réseaux sociaux, avec ou sans médias amicaux disposés en Afrique. Cette dichotomie ne passera pas inaperçue, bien au contraire, et elle n’arrangera pas les affaires de France médias monde.
Laisser un commentaire