L’approche française en Afrique est sur le point de subir un examen minutieux, soulignant la prise de conscience de la réalité de la situation envers les partenaires africains. Le 21 novembre, l’Assemblée nationale et le Sénat français s’engageront dans un débat crucial, initié par le gouvernement, pour discuter de la stratégie de la France sur le continent africain.
Cette discussion vient à un moment charnière, suite au retrait forcé de l’armée française du Mali, du Burkina Faso et, plus récemment, du Niger, signifiant une ère de reconsidération pour les relations franco-africaines.
Le retrait militaire français de plusieurs pays d’Afrique a ouvert un débat sur l’efficacité et la cohérence de la politique extérieure française dans la région. Les critiques, venant tant des populations locales que des gouvernements, s’articulent autour de l’inaction ou des actions jugées contre-productives en matière de lutte contre le terrorisme.
Un engagement de Macron
Ce débat parlementaire, prévu par l’article 50-1 de la Constitution française, répond à un engagement du président Emmanuel Macron, qui avait promis cette réflexion suite à des discussions avec les chefs des partis politiques, reconnaissant ainsi la nécessité d’un dialogue ouvert sur la situation au Sahel.
La stratégie de la France en Afrique n’est pas seulement une question de présence militaire, mais aussi de logistique et de technologie. Une illustration récente de cette complexité est l’acheminement réussi d’un convoi militaire français du Niger à N’Djamena, au Tchad. Cette opération, qui s’est déroulée sans incidents majeurs, a marqué une étape significative dans la restructuration des forces françaises dans la région.
Au milieu de ce redéploiement, le matériel militaire français au Niger a fait l’objet d’une attention spécifique. Les drones MQ-9 Reaper, en particulier, ont joué un rôle essentiel dans le soutien aux opérations françaises et alliées. Ces drones, qui ont été utilisés intensivement dans la zone sahélo-saharienne, sont désormais en cours de rapatriement vers la France, un processus compliqué qui exige un démontage méticuleux et un transport sécurisé.
Ce débat parlementaire survient également dans un contexte de critique internationale. Alors que Paris a ouvertement condamné le coup d’État au Niger, sa réaction aux changements de régime au Mali et son soutien à Mahamat Idriss Déby au Tchad sans processus constitutionnel ou encore son silence face au putsch au Gabon ont soulevé des questions sur la constance de la politique étrangère française. Ces incohérences ont été pointées du doigt, mettant en évidence le double discours de la France en Afrique.
Le débat du 21 novembre promet de mettre en lumière les multiples facettes de la présence française en Afrique. De l’efficacité de la lutte contre le terrorisme à la gestion du matériel militaire, en passant par la cohérence de la politique étrangère, ce débat pourrait bien redéfinir la stratégie française en Afrique pour les années à venir. Il offrira une fenêtre sur les intentions de la France et sur la manière dont elle envisage de coopérer avec ses partenaires en Afrique.
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