Face à un conflit qui s’éternise, le général ukrainien Valeri Zaloujny a récemment fait des confidences frappantes au site britannique The Economist. Malgré une grande contre-offensive lancée en juin, Zaloujny reconnaît que celle-ci n’a pas eu l’impact souhaité. Ses commentaires mettent en lumière les défis auxquels est confrontée l’Ukraine dans sa confrontation avec la Russie, malgré des pertes énormes subies par cette dernière.
Zaloujny reconnaît que l’Ukraine a commis plusieurs erreurs dans la planification et l’exécution de sa contre-offensive. Il avait espéré qu’en infligeant d’importantes pertes à la Russie, notamment avec la disparition de plus de 150 000 soldats russes, le conflit aurait pu prendre fin. « Dans n’importe quel pays, de telles pertes auraient mis fin à la guerre« , a-t-il souligné. Pourtant, malgré ces pertes, la Russie n’a pas fléchi.
Un décalage avec les réalités du terrain
L’approche tactique de l’Ukraine s’est également avérée être en décalage avec la réalité du terrain. En s’appuyant sur des stratégies conventionnelles inspirées des manuels de l’OTAN, Zaloujny pensait que quatre mois seraient suffisants pour lancer une offensive en Crimée. Mais les résultats escomptés ne sont jamais venus.
Les défis opérationnels étaient nombreux : d’abord, un changement dans le commandement, puis un ajustement des troupes. Mais la véritable entrave, c’était les avancées technologiques qui rendent toute opération discrète quasiment impossible. L’appel de Zaloujny à l’innovation, en particulier dans le domaine des drones, de la guerre électronique et des capacités anti-artillerie, reflète un besoin urgent de modernisation.
Des soutiens arrivés tardivement
L’Ukraine se montre également critique envers l’assistance occidentale. Si Zaloujny apprécie les livraisons d’armes occidentales, il souligne que certaines sont arrivées trop tardivement pour influencer significativement le cours du conflit. Il insiste sur l’importance des missiles longue portée et des chars qui auraient été essentiels l’année précédente.
En réponse aux déclarations de l’Ukraine, la Russie a rapidement pris position. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a réfuté la notion d’une « impasse » dans le conflit ukrainien. Malgré les difficultés évoquées par Zaloujny, Peskov assure que la Russie « poursuit sans relâche son opération militaire spéciale » et est déterminée à atteindre ses objectifs. En effet, ces dernières semaines, l’armée russe a repris l’offensive à Avdiïvka et près de Koupiansk, démontrant sa détermination à poursuivre ses ambitions militaires.
Cette saga montre que la situation en Ukraine demeure complexe et fluctuante. Alors que Kiev reconnaît ses défis et appelle à une modernisation, la Russie reste résolument engagée dans ses opérations, refusant de reconnaître une impasse. La suite du conflit reste incertaine, mais une chose est sûre : les deux parties sont loin d’une résolution pacifique.
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