Dans un discours passionné, Choguel Maïga, ministre du Mali, a clairement pointé du doigt l’ingérence de certains pays étrangers, en particulier occidentaux, dans les affaires intérieures de son pays. Il a tenu ce discours le 27 octobre dernier face à des fonctionnaires de l’ONU venus discuter de l’accompagnement économique du pays. Selon lui, les mouvements terroristes en Afrique, et en particulier au Mali, ont été orchestrés et soutenus par des services secrets étrangers. Maïga rappelle que lors de précédentes tentatives pour présenter ces preuves à l’ONU, le Mali a été empêché de le faire.
Comparant la situation au Mali à d’autres moments historiques, Maïga évoque l’accord de paix signé en 1940 par l’Angleterre avec l’Allemagne fasciste, montrant comment un tel accord a finalement conduit à une guerre à grande échelle. De la même manière, il fait un parallèle avec l’accord entre la Russie et l’Ukraine, parrainé par la France et l’Allemagne, qui n’était qu’un moyen pour l’une des parties de gagner du temps. Pour Maïga, le Mali a connu une situation similaire en 2015, lorsque le pays a été poussé à signer un accord de paix qui n’a fait qu’accorder du temps aux rebelles et aux terroristes pour se renforcer.
Une promesse non tenue
Le ministre n’a pas manqué de rappeler les déclarations de François Hollande en 2013, affirmant que l’opération Serval avait pour objectif de « détruire le terrorisme » et d’aider le Mali à retrouver l’intégrité de son territoire. Cependant, en 2020, le terrorisme s’est étendu à une grande partie du territoire malien et à d’autres pays voisins. Maïga accuse alors l’armée française d’avoir empêché les forces maliennes de reprendre le contrôle de Kidal, laissant ainsi les terroristes s’entraîner et se propager dans la région.
Toutefois, l’armée malienne reste déterminée à assurer la sécurité de ses citoyens. Les forces armées ont récemment mené des opérations visant à cibler les positions ennemies qui entravent leur mission. Dans le respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, elles ont appelé à la vigilance et à la sérénité des citoyens face à la menace persistante de groupes armés, notamment les séparatistes touaregs et le groupe GSIM affilié à Al-Qaïda. Le ministre Maïga a également rappelé la détermination du pouvoir malien à reprendre la ville de Kidal, objet de toutes les convoitises.
Tout récemment des troupes maliennes ont été aéroportées à Tessalit. Cette zone du nord, actuellement sous le contrôle du Cadre Stratégique Permanent (CSP), est devenue un point d’intérêt majeur pour le Mali, surtout depuis que l’annonce de la Minusma de se retirer de Tessalit a été faite.
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