Présidentielle au Liberia : la leçon de George Weah aux dirigeants africains

Candidat à sa propre succession, l’ancien président du Liberia, George Weah, a perdu les élections qu’il a organisées. Dès les premières heures après l’annonce des résultats, l’ancien footballeur devenu homme politique a reconnu sa défaite et a félicité son adversaire pour sa brillante élection.

Le président sortant du Liberia, George Weah, a concédé sa défaite à l’élection présidentielle vendredi dernier après une course serrée. Cela devrait garantir une transition pacifique du pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Son rival, Joseph Boakai, ancien vice-président, a remporté le second tour du scrutin avec 50,9% des voix, contre 49,1% pour George Weah, selon les résultats annoncés par la commission électorale du Liberia.

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« J’ai parlé il y a quelques instants avec le président élu Joseph Boakai que j’ai félicité pour sa victoire« , a déclaré George Weah à la radio nationale du Liberia. « Je vous appelle à suivre mon exemple et à accepter le résultat de l’élection« , a-t-il ajouté, demandant à ses partisans de respecter le verdict des urnes. Cette déclaration a été saluée par plusieurs personnalités.

Des félicitations

Les félicitations ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux. La CEDEAO a félicité le président sortant pour sa sagesse. Succès Masra s’est joint à cette initiative. L’opposant tchadien a salué le « fair-play démocratique » du président sortant sur son compte Twitter. En effet, dans certains pays d’Afrique à l’approche des élections, des figures politiques emblématiques sont très souvent exclues des processus électoraux.

George Weah a entamé sa carrière politique en 2005 en se présentant à l’élection présidentielle, où il a été battu au second tour. En 2011, il s’est porté candidat à la vice-présidence sans succès. L’ancien Ballon d’Or a cependant réussi à être élu sénateur lors des élections sénatoriales de 2014 avant de devenir président de la République en 2017. La non-contestation des résultats par le président sortant intervient dans un contexte délicat où la limitation des mandats présidentiels et l’alternance au pouvoir suscitent débats et polémiques. En effet, la limitation des mandats reste un principe essentiel pour l’alternance démocratique. Par ce geste, George Weah indique à ses pairs la voie à suivre en cas de défaite.

Le Liberia, rappelons-le, peine toujours à se remettre de deux guerres civiles dévastatrices entre 1989 et 2003 ayant fait plus de 250 000 morts. Une épidémie d’Ebola, entre 2013 et 2016, a également causé des milliers de décès. De nombreux électeurs estiment que George Weah n’a pas tenu ses promesses de réduire la pauvreté et d’améliorer les infrastructures du pays. Les partisans de Joseph Boakai se sont rassemblés dans la capitale, Monrovia, où ils ont dansé, crié de joie et fait retentir les klaxons sous la pluie peu après l’annonce du résultat.

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Une réponse

  1. Avatar de Sonagnon
    Sonagnon

    Lorsqu’on est vraiment au service du peuple, s’incline face au choix libre du peuple. Mais lorsqu’on vient pour voler le peuple, on manipule le scrutin, la constitution et les consciences pour se maintenir au pouvoir.
    Ce Président rentre dans l’histoire par la grande porte, et laisse les minables et usurpateurs continuer à s’agiter et auront tôt ou tard à payer leur forfait.

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