Dans le sillage du récent sommet à Saint-Pétersbourg, la question de la localisation du prochain sommet Russie-Afrique suscite des interrogations. Le Président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, après des discussions avec son homologue russe, a exprimé sa volonté de voir la prochaine rencontre se dérouler sur le sol africain, plus précisément dans son pays. Cette proposition soulève une dynamique nouvelle quant à l’avenir de la coopération russo-africaine et pourrait marquer un tournant dans l’approche géostratégique de la Russie sur le continent africain.
La Guinée équatoriale, un pays d’Afrique centrale, souvent éclipsé sur la scène internationale, va-t-elle bientôt se transformer en un carrefour diplomatique majeur? Pour l’heure rien n’est sûr, mais si sa candidature à l’organisation du prochain sommet Russie-Afrique est acceptée cela pourrait bien être le cas.
Mbasogo, fort de l’assurance que son pays dispose des infrastructures requises, a formulé cette demande à Vladimir Poutine, espérant ancrer son pays au cœur des échanges diplomatiques et économiques entre la Russie et l’Afrique.
Un dernier sommet mitigé comparé au précédent
Le dernier sommet qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg en juillet 2023 a renforcé l’influence russe sur le continent, marquant le rythme d’une coopération intensifiée malgré l’isolation internationale de la Russie suite à son intervention en Ukraine. Le forum a vu la signature de 92 accords et l’adoption d’un plan d’action stratégique pour les années à venir. L’accent était mis sur le renforcement des liens dans des secteurs cruciaux tels que l’alimentation, l’énergie et le développement.
Cependant, le nombre de dirigeants africains présents au sommet de 2023 a montré une légère réticence par rapport à l’édition inaugurale de 2019 à Sotchi. Avec seulement 17 chefs d’État présents, contre 45 en 2019, il semble que la solidarité africaine ne se manifeste pas de manière uniforme face à l’influence russe croissante, reflétant une mosaïque de positions politiques et de considérations stratégiques diversifiées.
Des dons de la Russie
Au-delà des relations diplomatiques et des discussions sur des questions mondiales urgentes, des préoccupations pragmatiques ont également été soulevées, en particulier l’expiration de l’accord sur les céréales avec l’Ukraine qui a engendré une inquiétude palpable parmi les pays africains.
Dans un geste qui a été perçu comme ayant des implications politiques, la Russie a offert des céréales gratuitement à certains pays africains, suscitant des débats sur les motivations sous-jacentes et les implications futures pour les relations russo-africaines.
La proposition de la Guinée équatoriale d’accueillir le prochain sommet pourrait donc non seulement renforcer sa propre position sur la scène internationale mais également servir de baromètre pour mesurer l’engagement de la Russie envers l’Afrique dans un contexte géopolitique en évolution rapide. La décision quant à la localisation de cette importante rencontre pèsera certainement dans la balance des relations internationales et pourrait signaler une nouvelle ère de collaboration ou de compétition sur le continent africain.
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