Le sujet de la libération de l’opposante béninoise Reckya Madougou continue d’être parmi les sujets brûlants de l’actualité. En effet, depuis le 30 novembre dernier, ça fait 1000 jours que la femme politique est emprisonnée pour motif de financement du terrorisme. Concernant cette question, le président de la République, Patrice Talon, a refusé d’accorder une grâce à l’opposante. Il l’avait indiqué lors de la visite d’une délégation du parti d’opposition, Les Démocrates (LD) conduite par l’ex-chef de l’État Boni Yayi, à la présidence.
Des propos jugés graves
« Monsieur le Président Boni Yayi, je vous ai déjà dit que je ne compte pas gracier Reckya Madougou » avait déclaré, sur un ton ferme, le locataire de la Marina en réponse à son prédécesseur qui avait demandé pardon pour son ancienne ministre. Cette dernière appartient au parti LD. « Si les acteurs politiques ne doivent pas rendre compte de leurs actes, ce n’est pas bien (…). Laissons un code à la République. Parfois le pardon peut être une faute » avait-il ajouté. Ces propos ont été jugés graves par l’avocat de l’ex-ministre de la Justice, Renaud Agbodjo. Dans une interview accordée à RFI, il a estimé que dans cette affaire, il n’a jamais été question de justice.
« C’est monsieur Patrice Talon lui-même qui a déclaré qu’il n’entendait pas libérer madame Reckya Madougou et donc qu’il n’entendait pas mettre à exécution l’avis du GTDA. C’est une grave déclaration qui peut avoir des conséquences à termes sur la crédibilité du Bénin relativement à ses engagements internationaux » a-t-il ajouté. Pour lui, l’élection présidentielle de 2021 n’est plus d’actualité. Il a par ailleurs invité Patrice Talon à dépasser « ses rancœurs à l’égard d’opposants politiques ».
Pour rappel, les propos de Patrice Talon avaient également déçu Eric Houndété, premier vice-président du parti LD. Au cours d’une conférence de presse, suite à la rencontre avec le chef de l’État, il a déclaré que les dires du président ont attristé ladite délégation. Insistant sur le fait que Boni Yayi a conduit ce plaidoyer pour que le président considère le pardon demandé, il avait déclaré que : « Le président de la République ne l’a pas compris tel que nous le souhaitons. C’était pour nous comme un coup de massue, comme un coup de poignard dans les côtes ».
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