La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a finalement reconnu la chute de Mohamed Bazoum, actant ainsi un tournant décisif dans la crise politique du Niger. Cette reconnaissance survient après une longue période; période durant laquelle la France et d’autres acteurs internationaux ont résisté aux demandes du pouvoir Tchiani, avant de céder face à l’intransigeance des militaires.
Selon un communiqué officiel de la CEDEAO, jusqu’à la 64ème Session ordinaire tenue le 10 décembre 2023, l’organisation régionale considérait les événements au Niger comme une tentative de coup d’État, reconnaissant toujours Mohamed Bazoum comme le président du pays. Cependant, lors de ce sommet, la CEDEAO a changé de position en reconnaissant officiellement que le gouvernement de Bazoum avait été renversé par un coup d’État militaire. En conséquence, à partir du 10 décembre 2023, le Niger a été suspendu de tous les organes de décision de la CEDEAO, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Apaiser les tensions et ouvrir le dialogue
Dans une démarche visant à apaiser les tensions et à promouvoir une résolution pacifique, la CEDEAO a nommé un comité pour entamer des discussions avec le CNSP. Cette initiative indique une volonté d’engagement envers un processus de négociation et de médiation, essentiel pour restaurer la stabilité dans le pays.
Le nouveau communiqué de la CEDEAO fait suite aux critiques du CNSP (Conseil National pour le Salut du Peuple) du Niger, qui a dénoncé la participation de membres du gouvernement de Bazoum au sommet de la CEDEAO. Le porte-parole du CNSP a qualifié cette participation de provocatrice, arguant qu’elle menaçait les efforts visant à trouver une solution diplomatique et négociée à la crise politique actuelle. En réponse, la suspension du Niger par la CEDEAO apparaît comme un geste significatif pour reconnaître la gravité de la situation et pour faciliter un dialogue constructif.
En outre, la CEDEAO a évoqué la possibilité d’un allègement des sanctions imposées au Niger, tout en exigeant une transition de courte durée. Ce point est crucial pour assurer une sortie de crise équilibrée et rapide, tout en préservant les intérêts du peuple nigérien selon certains officiels.
La décision de la CEDEAO représente donc un tournant décisif pour l’avenir du Niger mais aussi de la CEDEAO que certains disaient au bord de la scission, soulignant l’importance de l’ordre constitutionnel et de la stabilité politique dans la région. Elle reflète également la complexité des enjeux politiques en Afrique de l’Ouest et la nécessité d’une approche concertée et mesurée pour résoudre les crises politiques.
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